Cà craint d’avorter

J’ai appris qu’une certaine Maeva Anissa avait publié récemment un message sur Twitter concernant l’avortement.

J’avoue ne jamais avoir auparavant entendu parler de cette dame, qui est chroniqueuse sur la chaîne de télévision privée NRJ12, et apparemment ancienne starlette d’émissions de télé-poubelle.

Elle a donc publié ceci : « Je ne veux pas casser le délire de certaines filles, mais vu comme çà, même à deux mois, çà craint1 d’avorter ». Le message est illustré par 9 dessins montrant le développement de l’enfant dans le ventre de sa mère pendant les 9 mois de la grossesse.

Ce message lui a valu quelques attaques peu sympathiques sur Twitter.

Ces messages n’ont pas un grand intérêt ; ce sont la haine et les insultes habituelles (« sale conne », « ta mère aurait dû avorter »,……) ; et c’est le refus de laisser exprimer le moindre propos critique sur l’avortement.

Deux choses sont néanmoins à noter dans ces réactions.

D’abord l’appel à virer de la télévision et à emprisonner ceux qui émettent une critique de l’avortement. Par exemple, une certaine Dana (@carlaVND) qui écrit un message public au préfet Gilles Clavreul : « S’il vous plaît faites quelque chose pour qu’elle soit jugée pour ce tweet honteux. C’est inadmissible, elle devrait être interdite à vie de travailler à la télé ou autre réseau public. Merci beaucoup de prendre ce sujet au sérieux ». Dana encore : « On veut empêcher une dégénérée comme toi de travailler dans des services publics ». Ou une certaine Betty (@Betty_lepecquet) : « Bon sang réfléchissez avant de parler. Là c’est vraiment grave est (sic!) puni par la loi ». Ou une certaine Claire (@parsiclaire) : « La propagande anti-IVG est interdite et passible de sanction lourde ». Ou une Negrochocophobe (@JennitaReys), qui appelle carrément à un montage policier de type soviétique : « Mais la Maeva Anissa, vous ne pouvez pas lui coller même un petit délit au dos, pour qu’elle soit jetée en prison et qu’on ne lise plus ses bêtises ». On notera d’ailleurs accessoirement que l’appel à la licencier d’une chaîne de télévision n’est même pas motivée par des propos qu’elle a tenue à l’antenne.

La Betty précédemment citée veut aussi qu’on interdise à Maeva Anissa d’avoir un compte sur Twitter : « Propos absolument scandaleux. Son compte devrait t’être (sic!) suspendu », « tout simplement parce que les propos de madame Anissa sont condamnables ».

Autre caractéristique remarquable de certains messages : l’inversion des valeurs.

Ainsi ce message d’un certain Ploshun (@Leo_Dreemurr) : « Vos Tweets sont immorales (sic!), alors ne vous étonnez pas de prendre un retour de bâton, vous l’avez cherché ».

Ou, à cette phrase d’une certaine « mamie du branlisme » (@Le_Branlisme) qui regrette : « J’suis même pas sûre qu’elle soit dans l’illégalité », une surnommée Ta Banquière (@tabanquière) qui répond : « Peut-être pas, mais l’immoralité oui en tous cas ». Il semble désormais « moral » d’avorter, et « immoral » de ne pas tuer son enfant ! Je ne sais pas si cette vision de la moralité est récente ; mais il me semble que jusqu’à présent, l’avortement était revendiqué au nom de la « liberté » de se débarrasser de son enfant, et du « droit des femmes » à éliminer l’enfant à naître au même titre qu’on éliminerait des cellules cancéreuses dans son corps ; mais je n’avais jamais entendu que c’était au nom de la morale ; au contraire même, il fallait imposer le « droit » à l’avortement contre « l’ordre moral »……

Ce message et ces quelques réponses agressives ont conduit certains organes d’information à évoquer le message de Maeva Anissa, et à expliquer qu’il avait été dénoncé par « les internautes ». Il n’est d’ailleurs quasiment jamais fait mention des nombreux messages de soutien ; « les internautes » semblent être unanimement choqués par ces propos, si l’on en croit les médias. On pourra certes m’objecter, partiellement à juste titre, que moi non plus je ne cite pas les messages de soutien ; mais, en ce qui me concerne, j’ai clairement axé mon propos sur l’analyse des messages la dénigrant ; alors que les médias prétendent généralement présenter les réactions à son message, en ne mentionnant que des réactions négatives.

Voyons donc deux mentions médiatiques.

Le Huffington Post2 (site Internet du groupe le Monde), sous la plume de Cassandra de Carvalho, consacre un long article caricatural à l’affaire. Cà commence dès le titre, qui parle du « tweet polémique de Maeva Anissa ». Le tweet est « polémique » parce qu’il est critique envers l’avortement ; s’il y avait été favorable, il n’aurait évidemment pas été « polémique » ; dès le titre de son article, madame de Carvalho nous indique clairement qu’on n’a pas le droit de dire autre chose que du bien de l’avortement.

L’article est ensuite lourdinguement toujours orienté. Ainsi, dès la première phrase, on nous informe que Maeva Anissa « s’est attirée les foudres des internautes » ; comme je l’écrivais précédemment, vous pouvez constater qu’elle ne s’est pas attirée les foudres de certains internautes, mais « des internautes ». Et d’ailleurs l’article ne mentionne aucun message qui lui est favorable.

Phrase suivante : Maeva Anissa « n’a pas hésité à ajouter une photo dévoilant les différentes étapes de la constitution d’un foetus ». Diantre ! Quelle audace ! Quelle horreur même ! Elle « n’a pas hésité ». On est dans le même type de phrase que : le criminel n’a pas hésité à tirer sur la police, le jeune homme n’a pas hésité à voler sa mère. Et elle, vous vous rendez compte, elle « n’a pas hésité à ajouter une photo dévoilant les différentes étapes de la constitution d’un foetus ». On en frémit…. C’est d’ailleurs un aveu implicite de la journaliste ; il ne faut pas montrer de photos ni de dessins de fœtus lorsqu’on parle d’avortement.

Phrase suivante : Maeva Anissa s’est expliqué « comme elle pouvait, avec parfois des arguments très étranges ». Exemples d’« arguments très étranges » : « Cà faisait de la peine pour le petit embryon » ; « J’ai le droit d’avoir un avis ? ».

Phrase suivante : Maeva Anissa « n’y est pas allée avec le dos de la cuillère » en écrivant : « Ici ils pensent que si ils t’attaquent en meute, tu vas retirer ton tweet et aller à la niche. Mdr3, mais attaquez moi, même jusqu’au 7 mars, personne va m’empêcher de l’ouvrir et j’effacerai jamais. J’ai rien dit de mal, j’assume tout ».

Et enfin, quelques phrases plus bas, Cassandra de Carvalho écrit : « La chroniqueuse s’amuse même à citer les articles de presse la concernant et par simple provocation continue d’alimenter la polémique autour de son tweet ». Eh oui ! Quand on ne se tait pas, quand on continue à assumer ce qu’on a écrit, quand on ne se soumet pas, on « continue d’alimenter la polémique » ! Et c’est évidemment par « provocation » ! Même pas par conviction, ni comme résultat d’une réflexion ; c’est forcément par provocation.

Pour terminer cet examen de l’article de Cassandra de Carvalho, on peut utilement donner un exemple des messages que celle-ci approuve sur Twitter. Le 30 septembre 2017, elle rediffusait sur son compte twitter un message d’une certaine Stéphanie, qui montrait une femme avec un outil tranchant à la main, avec le slogan suivant : « Si on ne peut plus avorter, on devra vous castrer ». Ce n’est évidemment pas pour elle un message « polémique ». On pourrait pourtant reprendre à bon escient à son encontre les termes qu’elle utilise à mauvais escient contre Maeva Anissa. Cassandra de Carvalho « n’a pas hésité » à diffuser une photo appelant à la violence, elle utilise un slogan « très étrange ».

Le site Auféminin.com (site Internet du groupe TF1) publie un article du même acabit4 sous la signature de Mélanie Bonvard. La tonalité est donnée là aussi dès le titre : « Scandale ! Les tweets anti-IVG de cette ex-chroniqueuse de NRJ12 ne passent pas ».

Petite différence avec l’article du Huffington Post : elle évoque des messages qui défendent Maeva Anissa ; elle en cite même deux, mais aucun des deux ne défend le droit à la vie ; ils défendent juste la liberté d’expression.

Quant au vocabulaire utilisé dans l’article, il est en conformité avec le titre. Maeva Anissa est « entre intox et propos douteux » ; le dessin d’illustration est une « image eronnée (sic!) des étapes d’une grossesse », mais Mélanie Bonvard ne nous explique d’ailleurs pas en quoi le dessin serait erroné.

Maeva Anissa est finalement rentrée à la niche, pour reprendre son expression, en publiant ce message sur Twitter : « Jamais je ne serais contre l’IVG, je dis juste que l’abus d’IVG autour de moi me fait mal au coeur ». Ce qui constitue, de manière évidente, une reculade par rapport à son message initial. Message qui disait que l’avortement à deux mois, « çà craint », et non pas que çà ne craint pas les 3 ou 4 premières fois, mais que çà craint à partir du 5ème avortement. On peut lui jeter la pierre, en lui reprochant de ne pas avoir eu le courage de persister. Je préfère lui reconnaître le courage d’avoir tenu quelque temps tête à la meute hargneuse des chiens de garde du politiquement correct.

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1- Cà craint : c’est affreux, c’est moche.

2- Cassandra de Carvalho : « Le tweet polémique de Maeva Anissa, chroniqueuse du « Mad Mag » sur le « délire » de l’avortement », Huffington Post, 21 décembre 2017 (site Internet).

3- mdr : mort de rire.

4- Mélanie Bonvard : « Scandale ! Les tweets anti-IVG de cette ex-chroniqueuse de NRJ12 ne passent pas », Auféminin.com, 23 décembre 2017 (site Internet).

Joyeux Noël

Joyeux Noël à tous.

2017 est en train de se terminer.

Durant cette année, mes chroniques ont été assez irrégulières. Pour ma défense, l’organisation de mon déménagement de Roubaix vers la Provence a diminué mon rythme de publication ; mais rassurez vous : il y aura un autre prétexte pour l’année prochaine…..

Mais je note quand même au fur et à mesure des semaines une chose et l’autre dont je souhaite parler un jour. Le jour viendra donc, même si ce sera des années plus tard…..

En attendant, en cette fête de Noël, éteignez vos appareils électroniques pour quelques jours…..

Alliance OVP/FPO

Comme attendu, l’OVP et le FPO sont parvenus à un accord de coalition.

Pour la troisième fois de son histoire, le FPO entre au gouvernement : il était auparavant allié aux sociaux-démocrates de 1983 à 1986, puis aux conservateurs de 2000 à 2005 ; de 2005 à 2006, après la scission du FPO et la création du BZO, les 3 ministres FPO restaient au gouvernement sous l’étiquette BZO.

Dans le nouveau gouvernement autrichien dirigé par le conservateur Sebastian Kurz, le FPO obtient six ministères, et non des moindres : le président du parti, Heinz-Christian Strache devient vice-chancelier ; le vice-président de l’assemblée et ancien candidat à l’élection présidentielle Norbert Hofer devient ministre des Transports ; les ministères de la Santé, de l’Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères reviennent aussi au FPO, le ministère des Affaires étrangères étant une personnalité non-membre du FPO proposée à ce poste par le FPO.

Mode de scrutin allemand

Les élections législatives allemandes sont organisées au scrutin proportionnel, mais selon un procédé que nous n’utilisons pas en France.

Les électeurs disposent de deux voix. La première voix sert à élire un député dans leur circonscription, au scrutin majoritaire uninominal à un tour (« mandat direct ») ; la seconde est donnée à une liste dans la région.

En théorie, l’assemblée allemande, le Bundestag, est composée de 598 députés : 299 élus pour chacune des deux voix.

Sont d’abord désignés les 299 députés du scrutin uninominal, élus avec la première voix. Puis les 299 autres sont désignés en complément, pour faire en sorte que le nombre de députés total de chaque parti corresponde à la proportion donnée par la deuxième voix.

Si tout se passe bien, le Bundestag est donc composé de 598 députés.

Mais le problème se pose quand un parti obtient avec la première voix plus de sièges que ceux auxquels il aurait théoriquement droit en comptabilisant les deuxièmes voix. Dans ce cas, les élus en trop ne sont pas supprimés ; on ajoute des députés aux autres partis pour respecter la proportionnalité des suffrages de la deuxième voix.

Prenons un exemple fictif simplifié pour expliquer et illustrer. Imaginons une assemblée composée de 100 élus (50 pour chaque voix).

Cas n°1 : un parti obtient 6 sièges avec la première voix, et 10% avec la deuxième voix. Il aura 10 élus : les 6 élus avec la première voix, et 4 autres sur les listes. Ainsi, ayant obtenu 10% des voix avec la deuxième voix, il a 10 élus à l’assemblée (10% des 100 sièges).

Cas n°2 : un parti obtient 15 élus avec la première voix, et 10% avec la deuxième voix. Comme il devrait avoir un total de 10 élus, il a donc 5 élus en trop. Il conserve ses 15 élus. Pour rétablir la proportion, il faut que le nombre total d’élus soit monté de 100 à 150. Ainsi, avec 15 élus sur 150, ce parti a bien 10% des sièges. Le nombre d’élus de l’assemblée a donc été augmenté de 50 : 5 déjà attribués à ce parti ; les 45 autres seront répartis proportionnellement entre ses concurrents.

Dans la réalité, la répartition des sièges s’établit évidemment selon un calcul plus compliqué, et légèrement différent (notamment parce que les listes sont régionales, et non pas nationales), mais le principe global est celui-là.

Le tableau ci-après indique le nombre de députés du Bundestag à l’issue des 5 dernières élections législatives.

Années

Sièges

2002

603

2005

614

2009

622

2013

631

2017

709

Les scrutins régionaux sont organisés en utilisant le même mode de scrutin, parfois adapté, dans la plupart des régions.

Par exemple, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, l’assemblée régionale est en théorie composée de 181 membres, dont 128 en mandat direct.

Le tableau ci-après indique le nombre de membres de l’assemblée régionale de Rhénanie-du-Nord-Westphalie à l’issue des 4 dernières élections.

Années

Sièges

2005

187

2010

181

2012

237

2017

199

C’est la raison pour laquelle, lorsque je compare les résultats entre plusieurs années, pour les élections allemandes, législatives ou régionales, je ne compare pas l’évolution du nombre de sièges des différents partis. Cela n’aurait aucune pertinence, étant donné que le nombre de sièges total de l’assemblée concernée est fluctuant. Je préfère comparer les pourcentages obtenus par les partis avec la deuxième voix ; il me semble qu’il s’agit du chiffre le plus significatif1. Parce qu’il donne le résultat du parti dans le vote populaire ; parce qu’il donne plus ou moins le pourcentage d’élus du parti dans l’assemblée, le scrutin étant proportionnel.

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1- Voir par exemple chronique du 12 juin 2017 : « Derniers tests en Allemagne ».

Quelle coalition pour la RFA ?

Angela Merkel a effectué trois mandats à la chancellerie allemande.

Le premier, de 2005 à 2009, à la tête d’une « grande coalition » entre les chrétiens-démocrates de la CDU et de la CSU, et les sociaux-démocrates du SPD.

Le deuxième, de 2009 à 2013, à la tête d’une coalition entre les chrétiens-démocrates et le FDP, conséquence d’un effondrement du SPD (23% en 2009, contre 34,2% en 2005) et d’un progrès du FDP (14,6% en 2009, contre 9,8% en 2005).

Le troisième, de 2013 à 2017, à nouveau à la tête de la « grande coalition », suite à la disparition du FDP du Bundestag en 2013.

Le Bundestag élu en 2017 compte 709 députés ; la majorité se situe donc à 355 députés.

La répartition des députés s’établit comme suit :

Partis

Sièges

CDU

200

CSU

46

SPD

153

AFD

94

FDP

80

Die Linke

69

Verts

67

Le SPD ne souhaitait pas reconduire la « grande coalition ». Après les élections, Angela Merkel a engagé des négociations entre la CDU, la CSU, le FDP et les Verts. Après l’échec de ces pourparlers, le SPD vient finalement d’accepter de discuter avec Angela Merkel. Sans garantie de succès……

Angela Merkel paie l’addition

Après avoir pris ces dernières années deux décisions considérées comme des trahisons par certains de ses électeurs (importation en un an de plus d’un million de musulmans et légalisation du mariage homosexuel), Angela Merkel semble en avoir payé le prix lors des élections législatives du 24 septembre 2017.

L’alliance CDU/CSU dirigée par Angela Merkel arrive certes en première position, avec 33% des voix, et arrive en tête dans 231 des 299 circonscriptions. Mais Angela Merkel est en très nette baisse par rapport à son score aux précédentes élections législatives de 2013, où elle était arrivée en tête avec 41,5% des voix.

Le score de la CDU seule s’établit à 26,8% en 2017, contre 34,1% en 2013. Elle est en-dessous de ses mauvais scores de 2005 (27,8%) et 2009 (27,3%). Il n’y a qu’une seule fois où la CDU a fait un plus mauvais score qu’en 2017 ; c’est aux premières élections de la RFA, en 1949 (25,2%).

La CSU, comme d’habitude, ne présentait des candidats qu’en Bavière. Elle y obtient cette année 38,8% des voix, contre 49,3% en 2013. Le seul plus mauvais score était pour elle aussi en 1949 (29,2%). C’est un score très décevant, pour un parti qui, aux législatives en Bavière, a culminé à 60% en 1976, et obtenait 58,6% en 2002 ; et une source d’inquiétude probablement, des élections régionales en Bavière étant prévues pour 2018.

Le SPD conserve sa place de deuxième parti du pays avec 20,5% des voix, contre 25,7% en 2013. C’est le plus mauvais résultat du SPD aux législatives de l’histoire de la RFA.

Le parti d’extrême-gauche Die Linke reste stable, avec 9,2% des voix, contre 8,6% en 2013. De même que les Verts, avec 8,9%, contre 8,4% en 2013.

Les deux partis en nette progression sont le FDP et l’AFD.

Le FDP réussit son retour au Bundestag. En 2013, il s’était effondré. Alors qu’aux législatives de 2009, il obtenait 14,6% des voix, il n’en obtenait en 2013 que 4,8%. Pour la première fois de l’histoire de la RFA, il passait sous la barre des 5%, et n’obtenait donc aucun siège au Bundestag. En 2017, avec 10,7%, il obtient donc à nouveau des députés.

De son côté, l’AFD, après avoir manqué de peu son entrée au Bundestag en 2013 avec 4,7% des voix, y parvient cette année en obtenant 12,6%. L’AFD est devenu le troisième parti allemand, après la CDU et le SPD.

Un marteau pour la bibliothèque

Depuis quelques mois, j’ai pu constater la présence d’agents de sécurité à la bibliothèque municipale de Roubaix.

Le quotidien régional la Voix du Nord peut aider à comprendre ce déploiement. « Depuis plusieurs mois, c’est de toute évidence devenu un point de convergence pour des jeunes, qui en dehors des heures de classe n’ont pas pour but de consulter des ouvrages », explique le quotidien1, qui raconte que le 22 mars après-midi, la police municipale a confisqué dans la bibliothèque un marteau qui allait servir à des « jeunes » pour régler des comptes dans le bâtiment.

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1- Marc Grosclaude : « L’altercation entre jeunes à la médiathèque allait se jouer à coups de marteau », la Voix du Nord, 23 mars 2017.

De la convivialité dans les bibliothèques

Cette décennie, j’ai fréquenté la bibliothèque municipale de Roubaix ; pendant un an, j’ai aussi eu l’occasion de me rendre à celle de Versailles.

Les deux bibliothèques n’offrent pas les mêmes conditions.

Pas du point de vue matériel ; ces deux institutions ont une surface importante, et un catalogue très conséquent.

En revanche, pour les conditions de travail, c’est très différent.

Un exemple très simple pour comparer. Lorsque je lis un journal ou une revue, si je trouve un article intéressant, j’en prends parfois une photographie numérique pour le relire ou l’exploiter chez moi ultérieurement. Quand on utilise un appareil photographique, çà fait toujours un peu de bruit. A Versailles, la bibliothèque fermait le samedi à 18h00. Une dizaine de minutes avant, une musique d’ambiance était diffusée, afin de prévenir en douceur qu’il était temps de se préparer à partir, de faire enregistrer à l’accueil les ouvrages que l’on souhaite emprunter. Ce n’est qu’à partir du début de cette musique que j’osais photographier ; le reste du temps, j’aurais eu l’impression de déranger les autres usagers. A Roubaix, pas de tel scrupule ! Le bruit est tellement important dans la bibliothèque, que je peux utiliser mon appareil photographique n’importe quand, sans que cela ne se remarque.

Une caractéristique de la bibliothèque municipale de Roubaix est que l’on y vient pour beaucoup d’autres choses que pour lire, contrairement à Versailles. Les « jeunes » affalés sur les fauteuils en bout des rayonnages, les mains dans les poches de leur pantalon de survêtement en train de se gratter les couilles le regard particulièrement intelligent, ne me demandez pas ce qu’ils font à la bibliothèque ; il est en tous cas hautement improbable qu’ils y aient jamais emprunté un livre. La présence dans ces fauteuils est exclusivement masculine. En revanche, les chaises autour des tables sont utilisées par une population mixte, qui utilise parfois livres et revues ; contrairement à Versailles, c’est beaucoup plus convivial ; boisson et nourriture permettent de passer un bon moment ; quand vous vous installez à une table, vous pouvez ainsi avoir la chance de devoir d’abord pousser un tas d’immondices pour dégager l’espace, à moins que de la compote de pommes sur la table ne vous incite plutôt à essayer d’en trouver une autre. Le côté convivial de Roubaix, c’est aussi que lorsque vous empruntez une revue, vous pouvez connaître le menu des précédents lecteurs, notamment en fonctions des miettes et des corps gras que vous y retrouvez. Au moins dans cette chronique, on ne pourra pas me taxer d’islamophobie ; en effet, en tant qu’utilisateur de la bibliothèque municipale de Roubaix, je suis très content en période de ramadan….

Avant de clore cette chronique, je voudrais contester par avance une remarque qui ne manquera pas d’être faite par certains, surtout d’ailleurs par des gens de gauche. Ils estimeront que cette différence est normale, car Versailles est une ville « bourgeoise » et riche, et Roubaix une ville « populaire » et pauvre ; cette explication me paraît non seulement fausse, mais en plus très insultante. Non ; le peuple français, les pauvres ne sont pas forcément impolis. Non ; ce n’est une caractéristique ni du peuple français ni des pauvres de forcément laisser des miettes de biscuit ou de la mayonnaise dans les revues.

Remontée des conservateurs en Autriche

Suite à la rupture de la coalition gouvernementale entre les conservateurs de l’OVP et les sociaux-démocrates du SPO, des élections anticipées étaient organisées en Autriche le 15 octobre 2017.

L’élection présidentielle de 2016 avait été marquée par l’élimination du SPO et de l’OVP à l’issue du premier tour1, où ils avaient chacun obtenu un score de 11% ; le second tour avait été remporté à deux reprises2 par le candidat écologiste contre le candidat du FPO.

Les élections législatives d’octobre 2017 ont été marquées par des scores plus habituels des principaux partis autrichiens.

L’OVP arrive en tête du scrutin, en progressant très fortement par rapport aux législatives de 2013, en passant de 23,99% (47 sièges) en 2013 à 31,47% (62 sièges) en 2017.

Le SPO régresse de la première place en 2013 à la deuxième place en 2017, bien que son résultat soit resté stable (26,82% en 2013 et 26,86% en 2017, avec 52 députés dans les deux cas).

Le FPO progresse notablement, passant de 20,55% et 40 députés en 2013, à 25,97% et 51 députés en 2017. Le FPO reste néanmoins légèrement en-deçà de son record de 1999 : 26,91% et 52 députés. Si ce score du FPO est indéniablement un succès, le rapprochant de ses meilleurs résultats, il faut néanmoins noter qu’il n’y a pas de progression de la droite nationale par rapport à 2013. En effet, le FPO progresse de 20,55% à 25,97%. Mais il ne subit pas en 2017 la concurrence du BZO3 ni du TS, qui ne présentaient pas de candidats ; en 2013, le BZO avait obtenu 3,53%, et le TS 5,74% (11 députés). Les suffrages de ces deux partis semblent s’être globalement reportés sur le FPO. Par exemple,dans la province de Carinthie, où le BZO avait son meilleur score national en 2013 (10,8%) et où le TS recueillait 6,9% des voix, le FPO passe de 17,9% à 31,75%.

Enfin, les Verts s’effondrent, passant de 12,42% à 3,80% ; étant en-dessous de la barre des 4%, ils perdent leurs 24 sièges de députés obtenus en 2013. Ils ont notamment probablement souffert de la présence d’une liste écologiste dissidente, la liste Peter Pilz, qui, avec 4,41%, obtient 8 sièges.

Les seuls vrais gagnants du scrutin sont donc les conservateurs de l’OVP.

L’OVP est en cours de discussion avec le FPO pour constituer une coalition de gouvernement.

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1- Voir chronique du 24 mai 2016 : « Election serrée en Autriche ».

2- Voir chronique du 6 décembre 2016 : « Petite baisse du FPO ».

3- Voir chronique du 29 mai 2016 : « Forte poussée du FPO ».

Quand arrivent les problèmes

Il y a longtemps, en 1975, le chanteur d’extrême-gauche Renaud Séchan déclamait dans la chanson « Hexagone » ce qu’il pensait de la France et de la police, avec une poésie, une finesse et une rebellitude qui faisaient, et font encore, se pâmer d’admiration et d’idolâtrie le monde médiatique (y compris Eric Zemmour même) :

« La France est un pays de flics,

À tous les coins de rue y en a cent,

Pour faire régner l’ordre public

Ils assassinent impunément. »

Lorsqu’il ne chantait pas, dans son style de petit bourgeois singeant le prolétaire, Renaud utilisait sa plume pour Charlie-Hebdo.

Puis il disparut brièvement de la vie publique, probablement trop occupé à ingurgiter assidûment le contenu de nombreuses bouteilles.

Après l’assassinat de ses copains de Charlie-Hebdo, il est sorti de sa léthargie, et nous est revenu avec une nouvelle chanson : « J’ai embrassé un flic ». Mais apparemment quand même sans renier « Hexagone ».

Dans « l’enfant du flic », Jean-Pax Méfret parlait lui aussi de la police et de l’armée en 1982, ou plus exactement du sort de leurs enfants, face aux anti-flics et aux antimilitaristes. Et c’était pour les défendre.

En juin 2016, après l’assassinat de deux policiers à Magnanville1, le chanteur Renaud est passé au poste de police municipale de l’Isle-sur-la-Sorgue, dans le Vaucluse, pour offrir des fleurs aux policiers2. Pas rancuniers semble-t-il, les policiers de la ville ont accepté les fleurs ; pourquoi pas ? Beaucoup moins glorieux pour les policiers en revanche : ils ont posé avec le chanteur d’extrême-gauche, pour une photo donnée à la presse. Et on peut se demander s’ils auraient accepté de poser avec Jean-Pax Méfret ; pas sûr. C’est en effet une grande tradition des institutions de se trouver honorées lorsqu’un gauchiste qui dégueule habituellement sur elles accepte de faire une pause ; en revanche, ces mêmes institutions ne veulent souvent pas s’afficher avec des gens de droite qui les défendent….

Mais après tout, le chanteur Renaud en parlait déjà dans sa chanson « Où c’est qu’ j’ai mis mon flingue ? », en 1980 :

« Y a même des flics qui me saluent

Qui veulent que je signe dans leurs calots

Moi je crache dedans, et je crie bien haut

Que le bleu marine me fait gerber »

Renaud n’a, semble-t-il, toujours pas renié cette chanson non plus. Il pourrait peut-être la dédicacer aux policiers vauclusiens…..

Mais comme aujourd’hui, il a quand même « embrassé un flic » après l’assassinat de ses potes, il est impossible de conclure cette chronique sans citer « l’enfant du flic » de Jean-Pax Méfret, dont les paroles s’appliquent finalement particulièrement bien, une trentaine d’années plus tard, au chanteur Renaud. L’enfant du flic, donc :

« A la télé, dans les journaux,

Son père est traité de facho.

Mais dès qu’il arrive un problème,

C’est le flic, le soldat qu’on aime. »

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1- Voir chronique du 20 juin 2016 : « Les étincelles du ramadan ».

2- « Quand Renaud offre des fleurs aux policiers », le Dauphiné, 15 juin 2016, article non-signé, (site Internet).

Tout le monde déteste la police

A en croire les médias, la police n’était pas très aimée en France. Toujours à les en croire, après les attaques terroristes de janvier 2015, notamment contre le magazine ordurier Charlie-Hebdo, la population s’est mise à aimer la police, même si depuis, ce soutien et cet amour ont un peu baissé. Les articles et sujets de journaux télévisés sont innombrables, qui soit assènent spécifiquement cette thèse, soit mentionnent cette thèse comme une évidence, lors du traitement d’un autre sujet.

Il ne me semble pas que ce soit exact. En fait, ce que décrivent les médias, ce n’est pas l’évolution des sentiments de la population envers la police ; c’est l’évolution des sentiments du monde médiatique (journalistes, animateurs et « artistes »).

Avant janvier 2015, la majorité de la population soutenait la police. A l’exception du monde médiatique, de l’extrême-gauche et d’une partie de la gauche, et des délinquants, en particulier dans les quartiers à forte délinquance et forte population étrangère ou d’origine étrangère, appelés « quartiers ».

En 2015, la population a continué à aimer sa police. L’extrême-gauche a continué à défiler en scandant « tout le monde déteste la police ». Les « quartiers » ne se sont pas mis à aimer la police. Seul le monde médiatique a changé partiellement. Quand des terroristes tuaient un général français ou le PDG de Renault, rafalaient dans un restaurant juif à Paris, ou mettaient des bombes dans le métro parisien, çà n’était pas de nature à provoquer un regain d’amour pour les forces de l’ordre dans le monde médiatique ; mais quand en 2015, des terroristes ont tué leurs copains, des journalistes ou caricaturistes d’extrême-gauche, alors les membres de la classe médiatique ont brusquement commencé à trouver les policiers un peu plus sympathiques.

En fait, cette prétendue évolution du sentiment général face à la police est symptomatique d’une tare des médias français ; ils sont convaincus que ce qu’ils pensent ou ressentent est forcément pensé ou ressenti par la population.

La droite se maintient en Norvège

Le 11 septembre 2017, les Norvégiens étaient appelés aux urnes pour leurs élections législatives.

La gauche a progressé par rapport aux précédentes élections en 2013. Le premier parti du pays est certes en baisse : le parti travailliste passe de 30,8% en 2013 à 27,4% en 2017, et tombe de 55 à 49 députés. Mais les autres partis de l’opposition de gauche progressent : le parti du centre passe de 10 à 19 députés, le parti socialiste de gauche passe de 7 à 11 députés, et les communistes du parti Rouge, créé en 2007, entrent au parlement avec 2,4% des voix et 1 siège.

La coalition de droite au pouvoir, bien qu’en baisse de 8 sièges par rapport à la précédente élection, conserve la majorité absolue à 88 sièges sur 169, contre 81 sièges à l’opposition de gauche.

Chacun des partis de la coalition de droite est en légère baisse : le parti conservateur du premier ministre Madame Erna Solberg, le parti du progrès, le parti libéral et le parti populaire chrétien. En 2013 comme en 2017, le parti conservateur et le parti du progrès forment le gouvernement ; le parti libéral et le parti populaire chrétien soutiennent le gouvernement sans y participer.

Parti de droite nationale norvégien créé en 1973, le parti du progrès a obtenu entre 2% et 5% des voix entre 1973 et 1985. Aux élections législatives de 1989, il devient le 3ème parti norvégien, avec 13% des voix et 22 députés. Après une baisse aux législatives de 1993 (6,3% et 10 députés), il repart à la hausse en devenant le deuxième parti norvégien en 1997 (15,3% et 25 députés). Il repasse à la 3ème position en 2001 (14,6% et 26 sièges). Il culmine aux législatives de 2005 (22,1% et 38 députés) et 2009 (22,9% et 41 députés), se hissant à nouveau à la deuxième place lors de ces deux élections (l’assemblée norvégienne comptait 165 sièges de 1989 à 2005, et en compte 169 depuis 2005). En 2013 et 2017, le parti du progrès baisse : 16,3% et 29 députés en 2013 ; 15,2% et 27 députés en 2017 ; il est relégué en troisième position par la montée du parti conservateur. Mais ce recul est compensé par l’entrée du parti du progrès dans la coalition de droite, et au gouvernement en 2013 ; le parti du progrès se voit attribuer en 2013 sept ministères sur 18, dont le ministère des finances (Madame Siv Jensen) et celui de la justice ; fin 2015, le gouvernement passe à 19 ministères, et le parti du progrès a désormais un huitième ministère, celui de l’immigration et de l’intégration. Ce nouveau ministère est attribué à Sylvi Lysthaug, ministre de l’agriculture dans le précédent gouvernement. Après les élections de septembre 2017, la répartition des ministères entre les partis reste identique.

Des communes sans racines

Comme Boischampré, certaines nouvelles communes ont tout effacé de l’histoire des anciennes communes, en se cantonnant à des noms géographiques sans âme (vallée, lac,…)

La commune de Val-en-Vignes, créée en 2017 dans les Deux-Sèvres, fait tellement dans l’originalité qu’elle prend quasiment le même nom que s’était donné en 2016 la nouvelle commune de Val-des-Vignes, en Charente.

Que penser du nom d’Eole-en-Beauce, qui efface et remplace en 2016 quelques communes d’Eure-et-Loir ?

Et Bourgvallées, dans la Manche ?

Et Entrelacs, en Savoie ?

Les-Premiers-Sapins, dans le Doubs ?

La palme du ridicule revient probablement en 2016 à Capavenir-Vosges. Capavenir-Vosges, c’est un nom de commune ? On dirait le nom d’un contrat d’assurance-vie d’une banque régionale ou d’un magasin d’électroménager des années 60 ! D’autres, comme les conseillers municipaux FN de Thaon-les-Vosges (une des communes fusionnées), y voient1 « un nom de centre commercial sans âme qui nous fait perdre notre identité ». Il est probable que ceux qui ont choisi ce nom ringard et sans âme pensaient probablement être à la pointe de la modernité……

Où sont donc passées la fierté, l’estime de soi de ces villageois qui acceptent sans broncher que disparaissent les noms de leurs communes, héritage de dizaines de générations de paysans et d’artisans, remplacés par des noms qui évoquent des marques de lessive ou de yaourt, voire des noms de compagnies d’assurance ?

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1- Tribune libre dans le bulletin municipal de Capavenir-Vosges d’avril 2016.

Déchristianisation toponymique

Ces dernières années, beaucoup de communes se sont regroupées en France, notamment sous la menace de sanctions financières de l’Etat.

Les noms des nouvelles communes sont parfois déconnectés de leur histoire et de leurs racines ; j’ai déjà évoqué la commune nouvelle de Boischampré1.

Mais une autre conséquence de ces regroupement, volontaire ou non, a aussi été la disparition de beaucoup de toponymes chrétiens.

Dans le tableau suivant, j’ai établi quelques statistiques à ce sujet. L’expression « communes regroupées » désigne les anciennes communes ; l’expression « communes nouvelles » désigne les communes obtenues par regroupement des anciennes. Ainsi, si l’on prend l’année 2015, 89 communes ont disparu (113 moins 24).

Années

2015

2016

2017

Total 2015-2017

Communes nouvelles

24

325

182

531

Communes regroupées

113

1111

576

1800

Nombre de noms de communes comportant une référence chrétienne supprimés

30

155

79

264

Nombre de nouvelles communes, qui regroupent des communes dont au moins une avait un nom comportant une référence chrétienne, et dont le nom ne comporte pas de référence chrétienne

11

102

55

168

Nombre de nouvelles communes, qui regroupent des communes dont au moins une avait un nom comportant une référence chrétienne, et dont le nom comporte une référence chrétienne

4

29

18

51

Nombre de nouvelles communes, qui regroupent des communes dont aucune n’avait un nom comportant une référence chrétienne, et dont le nom comporte une référence chrétienne

0

2

1

3

Si l’on examine l’année 2015, 24 communes regroupées ont été créées. Ces regroupements ont conduit à la disparition de 30 communes ayant un nom religieux, qui sont détaillées ci-après (pour chaque nouvelle commune, ne sont inscrites ensuite que les communes supprimées comportant une référence chrétienne).

La commune nouvelle de Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire) a fait disparaître les communes de la Chapelle-du-Genêt, de Saint-Philbert-en-Mauges et de Villedieu-la-Blouère.

La commune nouvelle de Chemillé-en-Anjou (Maine-et-Loire) a fait disparaître les communes de la Chapelle-Rousselin, de Sainte-Christine, de Saint-Georges-des-Gardes et de Saint-Lézin.

La commune nouvelle de Mauges-sur-Loire (Maine-et-Loire) a fait disparaître les communes de la Chapelle-Saint-Florent, de Saint-Florent-le-Vieil, de Saint-Laurent-de-la-Plaine et de Saint-Laurent-du-Mottay.

La commune nouvelle de Montrevault-sur-Èvre (Maine-et-Loire) a fait disparaître les communes de Saint-Pierre-Montlimart, de Saint-Quentin-en-Mauges, de Saint-Rémy-en-Mauges et de la Salle-et-Chapelle-Aubry.

La commune nouvelle d’Orée d’Anjou (Maine-et-Loire) a fait disparaître les communes de Saint-Christophe-la-Couperie, de Saint-Laurent-des-Autels et de Saint-Sauveur-de-Landemont.

La commune nouvelle de Sèvremoine (Maine-et-Loire) a fait disparaître les communes de Saint-André-de-la-Marche, de Saint-Crespin-sur-Moine, de Saint-Germain-sur-Moine et de Saint-Macaire-en-Mauges.

La commune nouvelle de Val-du-Layon (Maine-et-Loire) a fait disparaître les communes de Saint-Aubin-de-Luigné et de Saint-Lambert-du-Lattay.

La commune nouvelle de Boischampré (Orne) a fait disparaître les communes de Saint-Christophe-le-Jajolet et de Saint-Loyer-des-Champs.

La commune nouvelle de Tinchebray-Bocage (Orne) a fait disparaître les communes de Saint-Cornier-des-Landes et de Saint-Jean-des-Bois.

La commune nouvelle de Vaugneray (Rhône) a fait disparaître la commune de Saint-Laurent-de-Vaux.

La commune nouvelle de Villeneuve-en-Perseigne (Sarthe) a fait disparaître la commune de Saint-Rigomer-des-Bois.

Vu le nombre de communes concernées en 2016 et 2017, il serait fastidieux d’en dresser ici une liste exhaustive (voir chiffres dans le tableau précédent).

Sur 3 ans, de 2015 à 2017, 264 communes au nom comportant une référence chrétienne ont disparu. Sur cette période, 168 nouvelles communes, qui regroupaient des communes dont au moins une avait un nom comportant une référence chrétienne, ont été créées avec un nom qui ne comporte pas de référence chrétienne.

Cette disparition de toponymes chrétiens n’est pas systématiquement voulue.

D’abord, le regroupement implique nécessairement des disparitions de communes et de toponymes.

Ensuite, le choix logique de désignation du nouveau nom impliquait parfois que la commune nouvelle ne comporte pas ce type de références.

Prenons l’exemple de Chemillé-en-Anjou, obtenue par le regroupement de 12 communes en 2015 ; en 2013, Chemillé avait déjà été fusionnée avec la commune de Melay. Le tableau ci-après donne la population des 13 communes.

Commune

Population (2013)

Chanzeaux

1177

La Chapelle-Rousselin

778

Chemillé

8822

Cossé-d’Anjou

430

La Jumellière

1419

Melay

1608

Neuvy-en-Mauges

802

Sainte-Christine

813

Saint-Georges-des-Gardes

1616

Saint-Lézin

777

La-Salle-de-Vihiers

1036

La Tourlandry

1344

Valanjou

2290

Au vu de la population de chaque commune initiale, il n’est pas illogique que la commune nouvelle s’appelle Chemillé.

Il y a en revanche des cas où, bien que toutes les communes comportaient une référence chrétienne, la commune nouvelle n’en comporte plus. Par exemple, en 2015, la création de la commune de Val-du-Layon (Maine-et-Loire) par regroupement de 2 communes : Saint-Aubin-de-Luigné et Saint-Lambert-du-Lattay. En 2016, dans le Lot, les communes de Saint-Cernin et Saint-Martin-de-Vers ont été regroupées sous le nom des-Pechs-du-Vers ; en Lozère, les communes de Saint-Andéol-de-Clerguemort et de Saint-Frézal-de-Ventalon ont été regroupées sous le nom de Ventalon-en-Cevennes ; toujours en Lozère, les communes de Saint-Julien-d’Arpaon et de Saint-Laurent-de-Trèves ont été regroupées sous le nom de Cans-et-Cevennes ; dans l’Yonne, les communes de Saint-Aubin-Château-Neuf et de Saint-Martin-sur-Ocre ont été regroupées sous le nom du-Val-d’Ocre.

Dans 3 rares cas cependant, la nouvelle commune a pris un nom comportant une référence chrétienne, alors que ce n’était le cas d’aucune commune initiale : il s’agit de Saint-Augustin (Pas-de-Calais) et de Saint-Martin-de-l’If (Seine-Maritime) créées en 2016, et de Saint-Martin-la-Pallu (Vienne) créée en 2017. Saint-Augustin a été créée par le regroupement de Clarques et de Rebecques ; son nom aurait été choisi en référence à l’abbaye Saint-Augustin, qui fut en activité du XIIème siècle jusqu’à la Révolution, et dont les possessions s’étendaient sur les deux communes.

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1- Voir chronique du 10 juin 2015 : « Boischampré ».