Election serrée en Autriche

Au second tour de l’élection présidentielle autrichienne, le 22 mai 2016, le candidat écologiste Alexander van der Bellen a été élu avec 50,35% des voix, contre 49,65% à Norbert Hofer, candidat du FPO1 (parti de la liberté d’Autriche).

Le premier tour avait été organisé le 24 avril 2016. Norbert Hofer y arrivait très largement en tête, avec 35,05% des voix, suivi par le candidat écologiste Alexander van der Bellen (21,34%). Les candidats des deux principaux partis politiques autrichiens depuis 1945 étaient éliminés. Le candidat du SPO2 (parti social-démocrate d’Autriche) obtenait 11,28% des voix ; à droite, le candidat de l’OVP3 (parti populaire autrichien) obtenait 11,12%.

Au premier tour, le candidat du FPO obtenait ses meilleurs scores dans les provinces du Burgenland (41,9%) de Styrie (38,84%) et de Carinthie (38,83%). Le candidat écologiste obtenait un score beaucoup plus important que son résultat national (21,34%) à Vienne (32,75%), seule région où il devançait Norbert Hofer (27,67%).

Au second tour, Alexander van der Bellen est en tête dans 4 régions : Vienne (63,32%), Voralberg (58,59%), Tyrol (51,39%) et Haute-Autriche (51,32%). Norbert Hofer est en tête dans 5 régions : Burgenland (61,43%), Carinthie (58,1%), Styrie (56,22%), Salzbourg (52,8%) et Basse-Autriche (52,62%).

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1- FPO : Freiheitliche Partei Oesterreichs

2- SPO : Sozialdemokratische Partei Oesterreichs

3- OVP : Oesterreichische Volkspartei

 

 

Deux élections cruciales

 

Deux élections importantes seront organisées avant l’été en Europe.

Le 22 mai, l’Autriche élira son président ; à l’issue du premier tour, seuls restent en lice un candidat écologiste et le candidat du FPO, parti associé au FN français au parlement européen.

Ensuite, le 23 juin, c’est le référendum en Grande-Bretagne sur la sortie de ce pays de l’Union européenne qui attirera l’attention d’un grand nombre d’Européens.

 

Les drapeaux de l’Eurovision

 

A l’occasion du concours Eurovision de la chanson de cette année, les organisateurs ont précisé leurs consignes1 sur les drapeaux pendant la cérémonie.

Les motivations données pour la mise en œuvre de cette politique sont de garantir la sécurité et le caractère apolitique de la cérémonie.

La directive donne d’abord les dimensions maximales des drapeaux.

Elle indique ensuite que sont interdites les bannières « qui contiendraient un message commercial, ou un message que les organisateurs considéreraient de nature offensante, discriminatoire, inappropriée, politique ou religieuse. »

Concernant les drapeaux, seuls sont autorisés les drapeaux officiels des pays participants et des Etats membres de l’ONU. Pourquoi pas ? Ceci dit, puisque les organisateurs trouvent important de réglementer la présence des drapeaux, on peut quand même alors se demander pourquoi des drapeaux algériens ou chinois seraient bienvenus dans la salle de l’Eurovision.

A ceux-là s’ajoute le drapeau de l’Union européenne. Pourquoi pas ?

Enfin, est autorisé « le drapeau arc-en-ciel, comme symbole de la tolérance et de la diversité ». C’est extravagant. Le seul drapeau autorisé ne représentant pas un territoire est donc le « drapeau » homosexuel. Parce qu’il ne serait pas politique ; parce que les organisateurs ont décidé que le « drapeau » homosexuel serait le symbole de la tolérance. Et les organisateurs considèrent qu’en écrivant cela, ils ne font pas de politique ; alors que le symbole d’un mouvement contraire à ce que représente ce « drapeau », comme par exemple un mouvement opposé à la légalisation de la polygamie, de la location d’utérus et de l’achat d’enfants, est donc interdit,et serait donc, si l’on suit le raisonnement des organisateurs, un symbole « politique », et contraire à la « tolérance » et à la « diversité ».

Ce procédé des organisateurs me paraît directement inspiré des régimes communistes et national-socialiste. Les communistes n’autorisaient que la faucille et le marteau, et l’étoile rouge, car ces symboles n’étaient pas partisans ; ces symboles représentaient le peuple, le progrès, la démocratie ; et tout autre symbole était donc factieux, et anti-démocratique. La croix gammée n’était pas un symbole partisan ; elle représentait la vraie Allemagne ; donc tout autre symbole était au mieux non-allemand, au pire anti-allemand. De même, au concours de l’Eurovision, les organisateurs imposent leur idéologie politique comme la seule autorisée, et interdisent toute expression non seulement contraire, mais aussi seulement différente, et cela au nom de la « tolérance » et de la « diversité » ; à la fois grotesque et inquiétant. Il faut quand même noter que les sanctions ne sont pas les mêmes ; un drapeau non-autorisé dans une réunion communiste ou nazie vous exposait à un séjour fort peu touristique dans un camp ; un drapeau non-autorisé à l’Eurovision vous expose juste à sa confiscation à l’entrée (et à sa non-restitution à la sortie), voire à « l’interdiction d’entrée dans la salle ». Mais si la différence dans l’échelle des sanctions est considérable, la similitude du raisonnement politique est incontestable.

Autre règle sur les bannières. Les messages dans une langue autre que l’anglais ou la langue du pays hôte (la Suède cette année) sont interdits. Tiens donc : voilà le français interdit ! Alors que le règlement2 du concours impose que le porte-parole de chaque pays annonce les résultats du vote de son pays en anglais ou en français, les bannières en français sont interdites dans la salle ! Pourquoi seulement l’anglais est-il autorisé ? Au-delà de cette scandaleuse interdiction du français au profit de l’anglais, on peut aussi se demander pourquoi toutes les langues européennes ne pourraient pas être affichées dans la salle ; pourquoi les spectateurs ne pourraient pas soutenir le candidat de leur pays avec un message dans la langue de leur pays. Pour des raisons de sécurité ? Parce que ce serait « politique » ? Parce que ce serait « offensant, discriminatoire, inappropriée, politique ou religieux » ? Parce que parler en français ou dans la langue de son pays serait une atteinte à la « tolérance » ou à la « diversité » ? Interdire des bannières en français en français, russe, néerlandais, espagnol ou estonien, au nom de la tolérance et de la diversité, çà aussi, çà vaut son pesant d’or….

Pour couronner le tout, le gestionnaire de la salle de concert qui hébergera la finale du concours a mis sur son site Internet un document des organisateurs de l’Eurovision, document retiré depuis, qui donnait des exemples de drapeaux interdits : aux côtés des symboles d’organisations terroristes, comme l’OLP ou Daesch, figuraient notamment les drapeaux corses et écossais. Certains Européens ont assez modérément apprécié ce voisinage imposé.

Une note ultérieure3 des organisateurs concède désormais une autorisation pour les drapeaux locaux et régionaux, comme par exemple le drapeau du pays de Galles, l’un des chanteurs britanniques étant d’origine galloise. La note réinsiste sur l’autorisation d’entrée dans la salle des « drapeaux » homosexuels ; décidément, les organisateurs y tiennent à ce « drapeau ». Les organisateurs acceptent aussi une « approche plus tolérante envers d’autres drapeaux, à condition que le public respecte le caractère non-politique du concours. »

Enfin, il semblerait que les organisateurs aient finalement demandé au public de ne pas brandir le « drapeau » homosexuel pendant la prestation du chanteur représentant la Russie : apparemment, la Russie est le seul pays d’Europe à ne pas le considérer comme un symbole apolitique.

1- ESC 2016 flag policy

2- « Eurovision operated by EBU : public rules of the 61st Eurovision song contest », paragraphe 1.1.3

3- Note du 6 mai 2016

 

 

Elections locales en Grande-Bretagne

Des élections locales étaient organisées en Grande-Bretagne le 5 mai 2016.

Le parti travailliste a conquis la mairie de Londres ; mais ce gain ne cache pas sa stabilité ou son recul sur le reste du territoire, alors qu’il aurait pu s’attendre à progresser, en tablant sur l’usure du gouvernement conservateur en place depuis 2010, et reconduit en 20151. Enfin, le parti de droite nationale UKIP poursuit légèrement sa progression.

A Londres, le candidat travailliste musulman Sadiq Khan bat le candidat conservateur Zac Goldsmith (44,2% contre 35%). Après deux mandats du conservateur Boris Johnson, élu en 2008 avec 43,2% et réélu en 2012 avec 44%, le poste de maire de Londres revient à la gauche. Auparavant, de 2000 à 2008, le maire de Londres était Ken Livingston, surnommé « Ken le rouge ».

Les assemblées législatives d’Ecosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord sont élus selon un système mixte. Chaque électeur vote deux fois : une fois pour un candidat dans sa circonscription, une seconde fois pour une liste ; les sièges sont attribués à la proportionnelle, en tenant compte des sièges attribués par circonscription.

Dans l’assemblée législative galloise sortante, élue en 2010, le parti travailliste avait la moitié des sièges (30 sur 60) ; il est en très léger recul en 2016, en obtenant 29 sièges. Le parti conservateur perd 3 sièges et en conserve 11 ; les libéraux-démocrates perdent 4 sièges, et n’en conservent qu’un. Les gagnants sont le Plaid Cymru (parti nationaliste gallois) qui gagne un siège et obtient 12 élus ; et surtout le UKIP, inexistant dans l’assemblée sortante, qui gagne 7 sièges en obtenant 13% au scrutin proportionnel.

Au parlement écossais, le SNP (parti indépendantiste écossais) disposait de la majorité absolue dans l’assemblée sortante (69 sièges sur 129) ; tout en arrivant très largement en tête en 2016, il perd de justesse cette majorité absolue, en n’emportant que 63 sièges. Le parti travailliste s’effondre en Ecosse ; il obtenait 56 sièges en 1999, 50 en 2003, 46 en 2007, et 37 en 2011 ; il n’obtient que 24 sièges en 2016. Le parti conservateur double son nombre d’élus, en passant de 16 à 31, ce qui le place désormais en deuxième position au parlement écossais, devant les travaillistes ; le parti conservateur est faible en Ecosse : depuis 1999, il obtenait entre 15 et 18 sièges. Les écologistes passent de 2 à 6 sièges. Le UKIP, avec 2% des voix, est inexistant.

En Irlande du Nord, l’assemblée reste à peu près stable en 2016.

Pour un étranger, l’analyse du reste des élections du 5 mai 2016 est assez peu aisée :renouvellement total ou partiel de conseils locaux (districts métropolitains et non-métropolitains, autorités unitaires), élection de commissaires de police.

Pour les élections des commissaires de police, la tendance générale a été la victoire de candidats conservateurs au détriment de commissaires sortants indépendants, ainsi que quelques gains des travaillistes sur les conservateurs. Sur les 40 postes en jeu, les conservateurs en remportent 20, soit un gain de 4 ; les travaillistes 15, soit un gain de 3 ; le Plaid Cymru 2, alors qu’il n’avait pas de sortant ; les indépendants, qui étaient 12, sont désormais 3. Le UKIP ne remporte aucun siège de commissaire, mais se place deuxième dans 4 circonscriptions, avec des scores compris entre 20,5% et 27,5% dans ces circonscriptions.

Les chiffres globaux non-définitifs sur les mandats de conseillers locaux en jeu dans cette élection sont les suivants : les travaillistes obtiennent 1291 sièges, soit une perte de 23 ; les conservateurs en obtiennent 828, soit une perte de 46 ; les libéraux-démocrates en obtiennent 370, soit un gain de 44 ; le UKIP en obtient 58, soit un gain de 26. Les conseils locaux dont les sièges étaient totalement ou partiellement renouvelés ont désormais les majorités suivantes : 57 ont une majorité travailliste (58 avant les élections) ; les conservateurs ont la majorité dans 38 d’entre eux (39 précédemment) et les libéraux-démocrates dans 4 (3 précédemment) ; les conseils sans majorité restent au nombre de 24.

Le UKIP ne réussit pas à conquérir d’assemblée. Il a néanmoins réussi à être à égalité avec les conservateurs au conseil de Thurrock, dans l’Essex, dans l’Est de l’Angleterre.

Thurrock est un point fort du UKIP. Déjà à l’élection législative de 1976, le National Front effectuait une petite percée, avec 6,64% des voix. Aux élections législatives de 2010, dans la circonscription de Thurrock, le UKIP obtenait 7,4% des voix ; et le BNP, autre parti de droite nationaliste, mais plus marginal, obtenait 7,9%. Aux élections législatives de 2015, le parti conservateur conservait son siège de député de Thurrock avec 33,7% des voix, talonné par le candidat travailliste (32,6%) et le candidat du UKIP (31,7%). La circonscription sera très disputée à la prochaine élection législative.

Le conseil local de Thurrock était partiellement renouvelé le 5 mai 2016. Le conseil sortant était composé de 18 travaillistes, 17 conservateurs, 11 UKIP et 3 indépendants. Après le renouvellement partiel, les conservateurs et le UKIP sont à égalité avec 17 sièges chacun, les travaillistes étant relégués en dernière position avec 14 sièges, et il reste un conseiller indépendant. Le UKIP a raté d’une voix une majorité de 18 sièges pour lui contre 16 pour les conservateurs ; dans le quartier de Little Thurrock Blackshots, le conseiller conservateur a été élu avec 706 voix, contre 705 à son concurrent du UKIP.

Enfin, deux élections législatives partielles étaient aussi organisées le 5 mai. Le parti travailliste conserve ces deux sièges de député. Dans ces deux élections, le UKIP arrive en deuxième position, très loin derrière les travaillistes, mais devant les conservateurs. A Ogmore (Pays de Galles), le candidat travailliste est élu avec 52,6% des voix (52,9% en 2015), suivi par le UKIP à 16,2% (15,4% et troisième place en 2015). A Sheffield (Angleterre), le candidat travailliste est élu avec 62,5% des voix (56,6% en 2015), suivi par le UKIP à 20% (22,1% en 2015, et déjà en deuxième position).

1- Voir chronique du 19 mai 2015 : « Elections britanniques »

2- BNP : British national party

 

Du hasard et des symboles

 

Je suis en train de lire un livre sur l’histoire du canal de Suez.

J’ai appris à cette occasion que le sculpteur français Auguste Bartholdi avait recyclé dans la statue de la Liberté un projet un peu plus ancien. En effet, entre 1866 et 1869, il avait imaginé une telle statue à l’entrée du futur canal de Suez, mais le dirigeant de l’Egypte n’avait pas voulu la financer.

Cette statue se serait appelée « l’Egypte éclairant l’Orient ».

Grâce au refus égyptien, les Américains ont désormais « la Liberté éclairant le monde »….

Elections législatives slovaques

 

Les élections législatives étaient organisées à la proportionnelle le 5 mars 2016, pour renouveler les 150 députés du Conseil national de la Slovaquie.

Le SMER-SD (Direction sociale-démocrate), parti du premier ministre sortant Robert Fico, est arrivé en tête du scrutin, avec 28,28% des voix (49 sièges). En tête certes, mais très loin de la majorité absolue des sièges au parlement, et très loin de ses résultats de 2012 (44,42% et 83 sièges) qui lui avaient donné une majorité absolue au Conseil national.

SMER

Robert Fico est de gauche, et les députés de la SMER-SD au Parlement européen sont membres du groupe S&D1, aux côtés notamment de députés des partis socialistes français, belge et portugais, et du parti travailliste britannique (Labour Party).

Il n’est cependant pas toujours très bien vu à gauche en Europe, et certains le présentent comme le « Viktor Orban de gauche ». En effet, ses positions sur l’immigration et l’islam provoquent parfois des crises d’asthme chez ses alliés européens.

Après les élections de 2016, Robert Fico réussit à former une coalition de gouvernement avec le SNS, le MOST-HID et le SIET. Le SIET et le MOST-HD sont deux partis de centre-droit.

Le SNS2 (parti national slovaque) est un parti de droite nationale. Il a déjà participé deux fois au gouvernement. De 1994 à 1998, il faisait partie de la coalition de droite du premier ministre Vladimir Meciar. De 2006 à 2010, il participait déjà au gouvernement de coalition de Robert Fico, qui reconduit ainsi en 2016 son alliance avec la droite nationaliste. Le SNS avait obtenu 11,7% des voix et 20 députés en 2006 ; en 2010, son score est divisé par 2 (5,1% et 9 sièges) ; en 2012, le parti ne réussit pas à atteindre le seuil de 5% des voix pour entrer au parlement (4,6%) ; en 2016, avec 8,6% et 15 sièges, il revient donc au parlement et au gouvernement.

SNS3

Les élections de 2016 ont aussi vu l’émergence d’un autre parti de droite nationaliste, qui ne participe pas à la coalition gouvernementale : le LSNS3 (parti populaire notre Slovaquie). Créé en 2010, il obtient 1,33% aux élections législatives de 2010 et 1,58% à celles de 2012 ; en 2016, il entre au parlement avec 8,04% et 14 élus. En novembre 2013, le parti avait emporté la présidence de la région de Banska-Bystrica ; au premier tour, Marian Kotleba, président du LSNS, avait obtenu 21,30% des voix dans cette région, contre 49,47% au candidat social-démocrate ; au second tour, il a gagné avec 55,53% des voix.

 LSNS

1- S&D : Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen

2- SNS : Slovenska narodna strana

3- LSNS : Ludova strana nase slovensko

 

Géographie de la fainéantise

Je lisais il y a peu un petit guide sur les archives notariales. Sujet passionnant, qui permet de s’immerger dans les actes importants de nos ancêtres (mariages, successions, impôts, baux agricoles,…..). Passionnant, à condition néanmoins que le livre ne soit ni trop long, ni trop technique, ni trop touffu…

Mais, maintenant que je vous ai impressionnés par l’énoncé de mes lectures sérieuses et passionnantes, venons-en au fait.

J’ai pu y lire le rappel de certaines unités de mesures de la France d’antan, certaines que je connaissais plus ou moins, d’autres pas : l’arpent, l’ouvrée, la seytive, la vergée…. Tout un folklore antérieur à l’adoption du système métrique.

Une des unités de surface que j’ai notée est le journal. Le journal était la superficie qu’un homme pouvait labourer en une journée. Comme les autres unités de mesure de cette époque, sa valeur variait d’une province à l’autre, voire d’une commune à l’autre.

Voilà un passionnant sujet d’études et de statistiques possible. Dans quelle partie du pays le journal était le plus ou le moins important ? J’espère qu’un historien étudiera çà un jour. Car çà montrera à quel endroit un homme travaillait le plus ou le moins de surface dans la journée. Cà permettra peut-être de montrer que les gens du Nord n’étaient peut-être pas plus travailleurs que ceux du Sud. Ou de confirmer que les Méridionaux sont décidément de grosses feignasses.

Nouvelles de la jeunesse de France

Trois militaires français participant à l’opération Barkhane sont morts récemment.

Le matin du 12 avril 2016, un convoi logistique d’une soixantaine de véhicules, qui avait quitté Gao (Mali) le 8 avril, va arriver à Tessalit (Mali), sa destination.

Le VAB1 de tête est touché par une explosion.

L’engin explosif cause la mort du soldat de 1ère classe Mickaël Poo-Sing, et blesse trois autres militaires, qui sont évacués sur Gao. Deux d’entre eux meurent dans la nuit : le maréchal des logis2 Damien Noblet et le brigadier3 Michael Chauwin.

Né le 15 juin 1984 à Marseille, le maréchal des logis Noblet s’était engagé en 2004.

Né le 9 juin 1995 à Cambrai, le brigadier Chauwin s’était engagé en février 2014 ; il venait d’être promu brigadier le 1er avril 2016.

Né le 4 décembre 1996 au Mans, le soldat Poo-Sing s’était engagé en février 2015.

Les trois militaires appartiennent au 511ème RT4 d’Auxonne (Côte d’Or). Ils avaient été envoyés au Mali en janvier 2016 pour servir en peloton d’escorte de convoi au sein du bataillon logistique français.

In memoriam.

1- VAB : Véhicule de l’Avant Blindé

2- maréchal des logis : appellation correspondant au grade de sergent dans l’arme du train

3- brigadier : appellation correspondant au grade de caporal dans l’arme du train

4- RT : Régiment du Train

Vicissitudes techniques

Je n’ai pas publié de chroniques ces derniers jours, absorbé par du travail « technique ». En effet, ces chroniques étaient publiées sur Internet, sur une plateforme technique sans publicités, et qui s’était engagée à ne pas en mettre.

Or cette plateforme insère désormais des publicités entre les chroniques. Comme je refuse de publier des chroniques entre des publicités, j’ai donc décidé de mettre en place un autre hébergement technique sur Internet. Et çà m’a pris un peu de temps. C’est désormais réalisé, même s’il reste quelques petits réglages à terminer.

Je vais donc reprendre l’écriture de ces chroniques.

Mais elles seront sans doute aussi moins nombreuses que dans le passé, pour des raisons indépendantes de ces histoires d’hébergement Internet.

J’ai en effet décidé d’y consacrer moins de temps, ayant d’autres projets d’écriture à côté, qui n’avancent pas suffisamment à mon goût, partiellement sans doute à cause du temps que je consacre à ces tribunes.

A bientôt donc dans ces colonnes, mais de manière sans doute plus espacée.

De gentils gars sans histoires

Après les derniers attentats meurtriers en France et en Belgique, la presse se penche parfois sur la personnalité des tueurs.

L’image donnée, c’est que ce sont parfois de gentils petits gars sans histoire qui se « radicalisent »; et que c’est parfois difficilement détectable.

Image donnée soit par le commentaire des journalistes, soit par des amis et voisins auxquels un micro est très complaisamment tendu.

Admettons.

Çà fait quand même un peu bizarre d’entendre, au sujet de certains d’entre eux, que c’étaient des jeunes sans histoire, alors qu’ils s’agissaient de délinquants ou de criminels notoires. Le fait de tirer à la Kalashnikov sur des policiers lors d’un braquage n’est apparemment plus une « histoire ».

Dans la langue journalistique, le mot « personne sans histoire » change de sens. Il désigne normalement quelqu’un qui n’a pas eu maille à partir avec la justice, qui n’a rien commis d’illégal. Il commence à désigner un délinquant ou un criminel qui n’est pas connu pour son islamisme ou sa volonté de commettre des attentats….

 

La ghanima

 

 J’ai encore appris un nouveau mot à l’occasion de la lutte antiterroriste: la « ghanima ». Apparemment, çà se prononce « rrranima ».

Si j’ai bien compris, la ghanima, c’est la pratique islamique qui consiste à voler des non-musulmans. Et c’est apparemment autorisé par l’islam.

Surtout quand çà sert à financer le djihad et les attentats.

 

Une association sans nom

 

Après les attentats de Bruxelles, les autorités belges ont lancé arrestations et perquisitions.

Elles ont déclaré ce week-end avoir appris que les terroristes voulaient frapper à Paris, qu’une arrestation parmi les leurs leur avait fait craindre un démantèlement proche de leur réseau, et qu’ils avaient en conséquence décidé dans l’urgence de frapper là où ils étaient, à Bruxelles.

Les télévisions françaises d’information en continu (BFM-TV, I-Télé, LCI) nous ont appris ce dimanche, et aujourd’hui lundi, que les cibles prévues auraient été un centre commercial à la Défense et une association catholique.

Les télévisions ne savaient peut-être pas dimanche précisément quelle est cette association catholique, les autorités belges ayant peut-être été muette sur la question.

Elles ne nous ont donc parlé que d’une « association catholique ». C’était une « association catholique radicale », une « association catholique conservatrice », une « association catholique ultra-conservatrice », une « association catholique intégriste ». J’ai d’abord pensé à « la Manif pour tous » et à « Civitas ». Puis quand est apparu l’adjectif « intégriste », j’ai pensé que c’était probablement Civitas. Mais journalistes, présentateurs, commentateurs et « experts » ont toujours parlé d’une « association catholique », qualifiée d’un des adjectifs précités.

Une fois ce matin, sur BFM-TV, entre 08h00 et 08h30, une journaliste a dit que l’association ciblée était Civitas. Voilà donc mon intuition confirmée. Mais Civitas ne fut citée ni dans les titres, ni dans le reportage, juste dans un commentaire ultérieur. A 11h30, sur BFM-TV, le présentateur du journal indique qu’on va voir en détail les cibles des terroristes; et là, direction la Défense; pas un mot sur Civitas.

Je n’ai donc entendu citer qu’une seule fois Civitas ce matin sur les chaînes d’information; je ne peux certifier que le nom n’a pas été cité plusieurs fois, car je n’ai pas écouté en simultané toutes les chaînes; mais il est certain que Civitas n’a été cité ni dans les titres, ni dans les sujets de reportage.

Dans le journal de la mi-journée des chaînes généralistes, l’« association catholique » n’a toujours pas de nom, ni dans le journal de 12h25 de la télévision d’Etat France3, ni dans celui de 13h00 de TF1.

Ce traitement de l’information appelle plusieurs commentaires.

D’abord quant à l’utilisation du mot « radical ». J’ai déjà évoqué un cas précédemment1. Mais on a aujourd’hui un cas encore plus flagrant de manipulation. Car on veut créer là une fausse symétrie entre chrétiens et musulmans. Les terroristes bruxellois sont des jeunes radicalisés; Civitas est une association catholique radicale.

Je ne connais pas particulièrement Civitas; je sais juste que Civitas a incité les catholiques à s’investir dans la vie de la cité à l’occasion des élections municipales de 2014, et que ses membres ont manifesté contre la légalisation du « mariage » homosexuel. A ma connaissance, pas d’égorgement de mécréants, pas de tuerie à la Kalashnikov  dans les rues de nos villes, pas de bombe dans le métro; ni l’exécution de tels actes, ni l’appel à commettre de tels actes, ni la justification de l’exécution éventuelle de tels actes. Mais en parlant d’une association catholique « radicale », sans donner son nom (ce qui pourrait permettre à chacun de se renseigner), on indique, dans le contexte actuel, qu’il existerait en France une organisation catholique de même nature que Daesch.

Ensuite, il me semble que le nom de Civitas n’est pas cité, probablement pour ne pas lui faire de publicité. Imaginez qu’un attentat ait été prévu contre la LDH2 ou SOS-Racisme. Pensez-vous que leur nom n’aurait pas été cité? Pensez-vous que les télévisions auraient répété à l’infini que les terroristes pensaient viser « une organisation d’extrême-gauche »? Evidemment non. Le nom de ces associations aurait été cité tous les quarts d’heure; leurs dirigeants auraient été interviewés; on aurait diffusé des reportages sur leurs membres, forcément très sympathiques; des tas de personnalités politiques et de saltimbanques en recherche de notoriété nous aurait demandé d’afficher des « je suis LDH ». A posteriori, tout le cynisme de la gauche apparaît, cette gauche voulant nous imposer d’« être Charlie », de vénérer Charlie, sous peine d’être accusé de ne pas être républicain3. Si un attentat avait eu lieu à Civitas, tous ces gens n’auraient pas dit: « je suis Civitas », n’auraient pas appelé à faire un don en faveur de Civitas. Les millions d’euro à récolter, c’est seulement pour des trucs comme Charlie-Hebdo.

En conclusion, 24 heures à répéter tous les quarts d’heures que les terroristes « bruxellois » voulait attaquer une association catholique, sans jamais la nommer, c’est vraiment tout à fait remarquable.

1- Voir chronique du 14 février 2016: « Radicalisation ».

2- LDH: Ligue des Droits de l’Homme.

3- Voir chronique du 2 février 2015: « L’escroquerie de Charlie ».

 

Elections législatives vénézuéliennes

 

Le 6 décembre 2015 avaient lieu les élections législatives au Vénézuéla.

Le Vénézuéla vit depuis 1999 sous le régime de la révolution socialiste bolivarienne, depuis l’élection d’Hugo Chavez à la présidence. Après son décès en 2013, son vice-président, Nicolas Maduro, assure la présidence par intérim, puis est élu président avec 50,62% des voix le 14 avril 2013 pour continuer dans la même voie. L’opposition dénonce des irrégularités dans l’élection présidentielle.

La révolution bolivarienne a amené le pays dans la crise économique. Schématiquement, le pouvoir socialiste a distribué les revenus du pétrole à une partie de la population quand le prix de l’or noir était haut, au lieu de conduire un développement économique du pays en investissant les revenus de la manne pétrolière; maintenant que le cours du pétrole est incroyablement bas, il y a beaucoup moins d’argent à distribuer. Et comme le régime a détruit le réseau des petites entreprises, leurs patrons étant d’affreux capitalistes à la solde des Etats-Unis, le présent et l’avenir économique du pays sont sombres.

Aux élections législatives du 6 décembre 2015, deux blocs s’affrontaient: le PSUV1 (parti socialiste unifié du Vénézuéla), soutien de Maduro, et le MUD2 (table de l’unité démocratique), grande coalition regroupant tous les opposants, coalition assez hétéroclite, mais unie par la volonté de mettre un terme au système chaviste.

La MUD obtient 56,22% des voix et 112 sièges. Le PSUV obtient les 55 sièges restants avec 40,91% des voix.

La MUD a donc obtenu la majorité qualifiée de plus des deux tiers des sièges à l’Assemblée nationale vénézuélienne, ce qui lui donne des pouvoirs élargis.

Le pouvoir socialiste a contesté l’élection de certains députés de la MUD, en vue de l’empêcher d’avoir la majorité des deux tiers.

De plus, le 15 décembre 2016, l’assemblée nationale sortante crée un « parlement communal national », censé représenter désormais la volonté populaire en concurrence avec l’Assemblée nationale. Le président Maduro indique que c’est ce parlement parallèle qui détient désormais la légitimité du pouvoir législatif.

Le Vénézuéla va sans doute vivre une année 2016 cruciale. Face à la victoire de l’opposition, le gouvernement socialiste ne semble pas prêt à admettre sa défaite; jusqu’où ira-t-il pour conserver le pouvoir?

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1- PSUV: Partido Socialista Unido de Venezuela

2- MUD: Mesa de la Unitad Democratica

 

Recomposition allemande?

Après la seconde guerre mondiale, la politique allemande a d’abord été principalement organisée autour de trois partis politiques: la CDU, le SPD et le FDP.

La CDU1 (union chrétienne-démocrate d’Allemagne) est le parti de droite allemand, dont les débuts ont été très marqués par l’anticommunisme, dans un contexte où le pays était divisé en deux, et où l’Allemagne de l’Est était sous le joug d’un régime communiste.

La CDU a donné 5 chanceliers à L’Allemagne depuis la création de la RFA2: Konrad Adenauer (1949-1963), Ludwig Erhard (1963-1966), Kurt Kiesinger (1966-1969), Helmut Kohl (1982-1998) et Angela Merkel (depuis 2005).

La CSU3 (union chrétienne-sociale) est un parti régional un peu plus à droite que la CDU. La CDU et la CSU sont alliées en permanence. La CDU ne présente jamais de candidats en Bavière. A une exception (élections régionales de 1957 en Sarre), la CSU ne présente des candidats qu’en Bavière. La CSU est particulièrement bien implantée en Bavière; aux dernières élections régionales bavaroises, la CSU a obtenu 47,7% des voix. Les meilleurs scores de la CSU aux élections régionales bavaroises ont été en 1974 (62,1%) et 2003 (60,7%).

CSU

Le SPD4 (parti social-démocrate d’Allemagne) existait avant la seconde guerre mondiale. Après la fin de la guerre, le SPD se reconstitue. En Allemagne de l’Est, sous la pression des Soviétiques, le SPD fusionne avec le parti communiste pour former le SED5 (Parti socialiste unifié d’Allemagne); en RFA, le SPD refuse la proposition de fusion faite par le parti communiste en 1949. En 1959, au congrès de Bad Godesberg, le SPD abandonne le marxisme, dénonce le communisme et reconnaît l’économie de marché.

3 membres du SPD ont été chanceliers depuis la fin de la seconde guerre mondiale: Willy Brandt (1969-1974), Helmut Schmidt (1974-1982) et Gerhard Schroeder (1998-2005).

La CDU et le SPD ont parfois formé une « grande coalition » pour gouverner l’Allemagne: entre 1966 et 1969, de 2005 à 2009, et depuis 2013. Des gouvernements de grande coalition sont aussi parfois mis en place dans les Etats régionaux allemands, les Lands. Ainsi en Thuringe de 2009 à 2014, en Mecklembourg-Poméranie-occidentale depuis 2006, en Saxe-Anhalt depuis 2006, à Berlin depuis 2011, en Sarre depuis 2012 et en Saxe depuis 2014.

Le FDP6 (parti libéral-démocrate d’Allemagne) est un parti de centre-droit, qui s’allie d’abord avec la CDU. En 1966, il quitte la coalition avec la CDU, et forme une coalition avec le SPD en 1969. En 1982, il rompt la coalition avec le SPD, ce qui fait tomber le chancelier social-démocrate Helmut Schmidt; le chrétien-démocrate Helmut Kohl devient chancelier; ce changement de majorité s’effectue sans élection, juste à cause du changement d’allié du FDP. Cette manœuvre, qui peut être considérée comme une trahison, car survenant en cours de législature, coûte cependant cher au FDP dans la suite de l’année 1982; aux élections régionales en Bavière, en Hesse et à Hambourg, il passe au-dessous du seuil des 5% nécessaires pour obtenir des élus, et disparaît des assemblées de ces trois régions. Aux élections législatives de l’année suivante, le 6 mars 1983, les électeurs donnent néanmoins la majorité à la coalition CDU/FDP, confirmant la position d’Helmut Kohl à la chancellerie. Dès lors, le FDP reste ancré à droite. En 2009, le FDP obtient son meilleur score à une élection législative (14,6% des voix et 93 députés sur 622). Aux élections législatives suivantes, le FDP s’effondre et passe à 4,76% des voix, et disparaît donc du parlement fédéral en 2013.

Les Verts (« die Grünen »), parti créé en 1980, entrent au parlement fédéral en 1983. Ils deviennent le quatrième parti important de la RFA. Ils s’allient au SPD. Ancrés à l’extrême-gauche, partisans du désarmement de l’Occident alors que les Soviétiques déployaient leurs missiles en Europe de l’Est, les Verts ont été surnommés le « parti pastèque »: vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur.

Après la réunification allemande, un cinquième parti s’installe de manière durable dans le paysage politique de la RFA. Le SED, parti de la dictature communiste en Allemagne de l’Est, change de nom et devient le PDS7 (parti du socialisme démocratique). En 2005, il s’allie avec un groupe de dissidents de gauche du SPD, et fusionne en 2007 avec lui pour former « Die Linke »8. Ce parti obtient 11,9% des voix aux élections législatives en 2009 et 8,6% en 2013. Die Linke est nettement plus fort dans l’ancienne Allemagne de l’Est que dans celle de l’Ouest. Ainsi, aux élections régionales, il obtient parfois des scores confidentiels à l’Ouest (2,1% en 2013 en Bavière, 2,2% en 2012 au Schleswig-Holstein, 2,8% en 2016 en Rhénanie-Palatinat, 2,9% en 2016 dans le Bade-Wurtemberg, 8,5% en 2015 à Hambourg, 9,5% en 2015 à Brême), et bien plus importants à l’Est (18,6% en 2014 dans le Brandebourg, 28,1% en 2014 en Thuringe); Die Linke est en coalition avec le SPD dans le Brandebourg, dont le président est membre du SPD, et a conquis la présidence de la Thuringe, avec le soutien du SPD et des Verts.

Face à ces 5 principaux partis, la droite nationale n’a pas réussi à s’implanter de manière durable et conséquente. Peut-être parce que la société allemande est plus « centriste ». Sans doute parce que la CSU, alliée à la CDU, mais plus à droite que la CDU, a capté une partie des partisans de la droite nationale. Sans doute, parce qu’elle a toujours été divisée entre différents partis et groupuscules, ce qui l’a empêchée d’obtenir un score important, notamment 5% dans les élections législatives nationales. Les différents partis ont parfois obtenu des scores conséquents, mais jamais de manière durable, ni sur l’ensemble du pays. Les élections de 2015 et 2016 sont peut-être en train de changer la donne.

Le NPD9 (parti national-démocrate d’Allemagne) a été fondé en 1964. Il n’a jamais réussi à dépasser 5% pour les élections législatives; son plus fort score national a été atteint aux élections législatives de 1969 (4,3%). De 1972 à 2002, il obtient toujours moins de 0,7%. De 2005 à 2013, il obtient entre 1,3 et 1,6%. Il a été présent récemment dans deux assemblées régionales: le Meckembourg-Poméranie occidentale (7,3% et 6 élus en 2006; 6% et 5 élus en 2011) et la Saxe (9,2% et 12 élus en 2004; 5,6% et 8 élus en 2009; 4,95% et aucun élu en 2014).

La DVU10 (union populaire allemande) est fondée en 1971 par un ancien membre du NPD. La DVU fusionne avec le NPD en 2010.

Les Republikaner (républicains) sont fondés en 1983 par deux anciens députés de la CSU; ils sont présidés à partir de 1985 par Franz Schönhuber. Ils obtiennent leur plus grand succès électoral en 1989, aux élections européennes: 7,1% et 6 députés, qui siègent au parlement européen au sein du groupe GTDE11, présidé par Jean-Marie Le Pen. Le parti périclite après cette élection.

REP

Des mouvements régionaux voient aussi le jour: les mouvements PRO. Le mouvement Pro-Köln (« pour Cologne ») est créé en 1996 contre l’islamisation de la ville. Il obtient quelques sièges aux élections municipales de Cologne en 2004 et 2009, mais ne réussit pas à se maintenir en 2014. Le mouvement pro-NRW12 présente des candidats aux élections municipales dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie et obtient entre 2% et 6% des voix suivant les villes.

Tous ces mouvements ne sont pas parvenus à émerger de manière durable. Deux nouveaux venus semblent être désormais en mesure de peser davantage: PEGIDA et l’AFD.

Le mouvement PEGIDA13 (Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident) a été lancé en octobre 2014. Il s’est renforcé en organisant les « manifestations du lundi soir » dans diverses villes d’Allemagne. Le mouvement reprend le procédé des manifestations du soir organisées par l’opposition au régime communiste en Allemagne de l’Est en 1989 et 1990; il en reprend aussi le slogan: « Wir sind das Volk14« 

Le loge de PEGIDA est un bonhomme stylisé, jetant à la poubelle une croix gammée, un drapeau communiste, le logo du mouvement d’extrême-gauche « Antifas » et le drapeau de l’Etat islamique.

PEGIDA

L’AFD15 (alternative pour l’Allemagne) a été créée le 6 février 2013. Initialement, le programme de ce parti est surtout économique: il prône la sortie de la monnaie unique européenne. Puis il s’oriente sur des positions contre l’immigration massive et l’islamisation que subit l’Allemagne, notamment avec l’élection de Frauke Petry à sa présidence en juillet 2015.

 AFD

En septembre 2013, l’AFD crée la surprise aux élections législatives en obtenant 4,7% des voix, ratant de peu la barre des 5%. La même année, elle ne peut entrer à l’assemblée du Land de Hesse, obtenant quand même 4% des voix à ces élections régionales.

En 2014, l’AFD commence à engranger les succès. Aux élections européennes de juin 2014, elle obtient 7% des voix et 7 députés. Aux élections régionales, elle obtient 12,16% dans le Brandebourg (11 élus), 10,57% en Thuringe (11 élus) et 9,74% en Saxe (14 élus). Le bon score de l’AFD en Saxe a sans doute pour conséquence la disparition du NPD de l’assemblée de Saxe (voir supra).

En 2015, l’AFD entre dans deux nouvelles assemblées régionales: à Brême (5,5% des voix et 5 élus) et à Hambourg (6,1% et 8 élus).

Le 5 juillet 2015, c’est un membre du FDP qui devient maire de Dresde avec le soutien de la CDU, de l’AFD et de PEGIDA. Au premier tour de l’élection, le 7 juin 2015, PEGIDA avait obtenu 9,6% des voix et l’AFD 4,8%.

En 2016, l’AFD passe à la vitesse supérieure, dans un contexte où la chancelière allemande Angela Merkel a fait entrer en Allemagne plus d’un million d’immigrés en 2015.

Le 6 mars 2016, lors des élections municipales dans le land de Hesse, l’AFD a obtenu 13,2% des voix, avec des pointes dans certaines petites communes (22,3% à Bad-Karlshafen, 19,6% à Dietzenbach, 17,4% à Bensheim) et même 15,9% à Wiesbaden. Lorsque l’AFD ne présentait pas de candidats, le NPD est en progression; le NPD obtient 17,3% des voix dans la commune de Leun (5,2% aux élections municipales de 2011), 14,2% à Büdingen (2,2%  en 2011), 12,3% à Altenstadt (1,2% en 2011). Idem pour les Republikaner qui obtiennent 12,4% à Hanau (4,2% en 2011), 9,8% à Ebersburg (pas de liste en 2011) et 8,7% à Fulda (1,8% en 2011).

Le 13 mars 2016, l’AFD entre dans 3 nouveaux parlements régionaux, en obtenant des scores importants: Bade-Wurtemberg (15,1% et 23 élus), Rhénanie-Palatinat (12,57% et 14 élus) et Saxe-Anhalt (24,21% et 24 élus). En Saxe-Anhalt, l’AFD arrive en deuxième position, derrière la CDU.

En 2017, les Allemands voteront pour leurs élections législatives. Le résultat de l’AFD sera un des principaux enjeux de l’élection.

1- CDU: Christlisch Demokratische Union Deutschlands

2- RFA: République Fédérale d’Allemagne

3- CSU: Christlich Soziale Union

4- SPD: Sozialdemokratische Partei Deutschlands

5- SED: Sozialistische Einheitspartei Deutschlands

6- FDP: Freie Demokratische Partei

7- PDS: Partei des demokratischen Sozialismus

8- Die Linke: « la gauche »

9- NPD: Nationaldemokratische Partei Deutschlands

10- DVU: Deutsche Volksunion

11- GTDE: Groupe Technique des Droites Européennes

12- Bürgerbewegung pro NRW: mouvement populaire pour la Rhénanie-du-Nord-Westphalie

13- PEGIDA: Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes

14- Nous sommes le peuple.

15- AFD: Alternative für Deutschland