Dominant et majoritaire

Il y a un an ou deux, j’ai souvent entendu dans les médias le discours suivant, à l’encontre des conservateurs, des nationaux, des identitaires ou des souverainistes, comme par exemple Eric Zemmour ; on les accusait de se « victimiser », de se prétendre victime d’un « discours dominant », d’un politiquement correct, alors que leurs livres se vendaient extrêmement bien, et qu’ils étaient massivement soutenus par la population, et que c’étaient donc eux le « discours dominant ».

J’avais prévu de rédiger quelques lignes pour expliquer que le fait que des idées soient massivement partagées et soutenues dans le pays était différent du fait que les médias étaient soumis aux idées contraires, et qu’il était assez malhonnête pour des gens du « système » de se prétendre contre le « système », de se prétendre mal-aimés par le « système », sous prétexte que leurs livres se vendent mal ou qu’ils ne sont pas aimés par la population, alors qu’ils sont précisément le « système ».

Mais Eric Zemmour m’avait devancé, et expliqué çà avant moi, et probablement mieux que je ne saurais le faire. J’avais en conséquence décidé de renoncer à mon projet, et de le remplacer par les explications de Zemmour.

Ce que je vais donc faire aujourd’hui, certes avec grand retard. Mais les idées et mises au point intéressantes restent intéressantes, même quelques années plus tard.

En février 2016, Eric Zemmour et Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du parti socialiste, débattaient sur BFMTV. La présentatrice commence par comparer les ventes du dernier livre de Zemmour (plus de 500.000 exemplaires pour « Le suicide français1« ) et de celui de Cambadélis (moins de 500 exemplaires), puis explique que Cambadélis évoque la « zemmourisation de la société française » et considère qu’Eric Zemmour et le « bloc réactionnaire » ont gagné la bataille des idées.

Eric Zemmour explique ensuite :

« Monsieur Cambadélis distingue, et fait semblant de confondre, parce qu’en fait il sait bien que ce n’est pas la même chose, idéologie majoritaire et idéologie dominante. L’idéologie dominante, c’est l’idéologie des élites, c’est-à-dire des politiques, des médias, des patrons, qui est diffusée largement et qui domine la société. Et cette idéologie dominante (…), elle est née dans les années 50-60 dans la tête de grands intellectuels français, les Foucault, Deleuze et compagnie, elle est passée par les universités américaines, les fameux campus des années 60, et elle a un principe : la déconstruction. C’est-à-dire que rien n’est naturel, rien n’existe, tout est une construction artificielle, sociale ; tout peut donc être déconstruit ; c’est-à-dire qu’il n’y a plus de nation, il n’y a plus de famille, il n’y a plus rien ; et même le sexe n’existe pas ; çà, c’est l’idéologie de la gauche depuis les années 60, çà c’est l’idéologie dominante. Maintenant, (…) il y a une idéologie majoritaire, c’est-à-dire que la majorité du peuple est en révolte contre votre idéologie dominante, et quand elle achète mon livre, c’est une manière de se révolter contre votre idéologie dominante qui domine dans les médias, dans les cercles politiques, dans les cercles universitaires, dans les cercles patronaux. C’est çà la différence ».

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1- Voir chronique du 3 mai 2015 : « Eric Zemmour : le suicide français ».

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