Il y a 80 ans, le 10 novembre 1938, mourait le président turc Mustafa Kemal Ataturk.
Mustafa Kemal avait pris le pouvoir à l’issue de la première guerre mondiale, refusant la soumission de la Turquie aux puissances européennes. Dans cette période, il est un acteur de la guerre civile turque et des guerres gréco-turque et turco-arménienne. Le conflit se termine en 1923 par le traité de Lausanne, beaucoup plus favorable à la Turquie que le traité de Sèvres de 1920 qu’il remplace.
Si Mustafa Kemal n’est probalement pas impliqué dans les massacres des Arméniens par le gouvernement « Jeune-Turc » en 1915 et 1916, il a forcément une part de responsabilité dans les tueries commises entre 1918 et 1923. En 1923, environ un million et demi de Grecs de Turquie sont expulsés de Turquie ; entre 400.000 et 500.000 musulmans sont expulsés de Grèce vers la Turquie.
La paix établie, Mustafa Kemal dirige le pays en imposant, parfois brutalement, une laïcisation et une occidentalisation (interdiction du port du fez et imposition du chapeau occidental, interdiction de la polygamie, abandon du calendrier musulman et passage au calendrier grégorien, remplacement de l’alphabet arabe par l’alphabet latin).
Enfin, Mustafa Kemal est le créateur de la nation turque, qu’il a substituée à l’empire ottoman.