Elections bavaroises

Le 14 octobre 2018, étaient organisées les élections régionales en Bavière.

L’équilibre droite-gauche reste sensiblement le même que lors des précédentes élections régionales de 2013, mais les rapports de force à l’intérieur de la droite et de la gauche sont grandement modifiés.

La CSU1 reste le premier parti en arrivant très nettement en tête avec 37,25% des voix, devançant très largement les autres partis. C’est néanmoins une forte chute par rapport aux précédentes élections régionales de 2013, où la CSU recueillait 47,7% des voix. Dix ans plus tôt, aux régionales de 2003, la CSU écrasait ses concurrents, avec 60,7% des voix. De 1962 à 2008, la CSU a gouverné seule la Bavière, sous la direction des ministres-présidents Alfons Goppel (1962-1978), Franz-Josef Strauss (1978-1988), Max Streibl (1988-1993), Edmund Stoiber (1993-2007) et Günther Beckstein (2007-2008). Aux élections régionales de 2008, la CSU recueille 43,4% des voix, et obtient 92 sièges sur 187, manquant la majorité absolue de 2 sièges ; pour la première fois depuis 1962, la CSU doit former une coalition, et s’allie avec les libéraux du FDP. Aux élections suivantes, en 2013, Horst Seehofer, ministre-président depuis 2008, réussit à reconquérir la majorité des sièges, et peut à nouveau gouverner seul. En mars 2018, Horst Seehofer est remplacé par Markus Soder, qui n’arrive donc pas à être majoritaire lors des élections du 14 octobre 2018 ; la CSU va donc devoir former une coalition.

Les autres partis de droite ont progressé lors de ces élections.

L’AFD, créée en 2013, n’avait pas participé aux précédentes élections régionale en Bavière la même année. Avec 10,21% des voix, elle entre donc à l’assemblée bavaroise.

Les « Freier Wähler » (« électeurs libres ») progressent en obtenant 11,60% des voix, contre 8,99% en 2013. Les FW sont une fédération d’électeurs conservateurs attachés aux enjeux locaux, qui ne réussissent à obtenir des scores conséquents qu’en Bavière.

Le FDP avait obtenu 3,30% des voix en 2013, ne parvenant pas à conserver d’élus dans l’assemblée régionale. Il obtient cette année 5,08% des voix, refranchissant de justesse la barre des 5% qui lui permet d’obtenir des élus.

Si l’on raisonne au sein des forces de droite, une coalition CSU-AFD serait mathématiquement majoritaire, mais semble extrêmement improbable pour l’instant. Une coalition CSU-FW aurait aussi une majorité à l’assemblée. En revanche, une coalition CSU-FDP ne serait pas majoritaire. Si la CSU décide de former une coalition de droite, ce sera donc une coalition CSU-FW, ou une coalition CSU-FW-FDP.

A gauche aussi, les rapports de force entre partis se sont nettement modifiés.

Le SPD s’effondre ; les sociaux-démocrates obtiennent 9,73% des voix, contre 20,6% en 2013.

Les Verts progressent fortement, obtenant 17,55% contre 8,62% en 2013.

Un autre mouvement écologiste, l’ODP, plus à droite que les Verts, obtient 1,6% des voix (contre 2% en 2013).

Les communistes de Die Linke progressent à 3,22% (2,12% en 2013).

Les prochaines élections régionales auront lieu en Hesse le 28 octobre 2018.

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1- Voir chronique du 20 mars 2016 : « Recomposition allemande ? ».

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