Leçons des Abruzzes

En Italie, le 10 février 2019, étaient organisées les élections régionales dans les Abruzzes. La coalition de droite a gagné l’élection, dans cette région détenue par la gauche.

Marco Marsilio, candidat de Frères d’Italie, a été élu président de la région avec 48,03% des voix, contre 31,28% au candidat de la coalition de gauche et 20,20% à la candidate du M5S1.

Pour l’élection des conseillers régionaux, la coalition de droite est arrivée en tête avec 49,19% des voix, contre 30,63% à la coalition de gauche et 19,73% au M5S.

Le conseil régional est composé de 31 membres : 29 élus à la proportionnelle dans 4 circonscriptions, le président élu, et le candidat à la présidence arrivé en deuxième position.

Pour la coalition de droite, les résultats ont été les suivants (en incluant le président dans les conseillers élus) :

Partis

Voix

Elus

Ligue

27,53%

10

Forza Italia

9,04%

3

Frères d’Italie

6,48%

3

Action politique

3,24%

1

Union du centre

2,88%

1

Total droite

49,19%

18

Par rapport aux précédentes élections régionales de 2014, la coalition de droite passe de 29,29% à 49,19%. A l’intérieur de la coalition, on peut noter la baisse de Forza Italia (qui était à 16,67% en 2014) et la hausse de Frères d’Italie (2,90% en 2014) ; quant à la Ligue, qui arrive en tête avec 27,53% des voix, elle ne présentait même pas de liste en 2014 !

Je ne me lance pas d’habitude dans les commentaires des résultats des élections régionales en Italie. Mais j’ai voulu cette fois en dire quelques mots, car elles peuvent illustrer la différence dans la situation des droites en France et en Italie, même s’il faut garder en tête que les modes de scrutin ne sont pas les mêmes.

On peut constater deux différences importantes.

D’abord, la victoire des droites dans les Abruzzes est possible grâce à leur union. Union ne veut pas dire parti unique, bien au contraire ; quelles que soient les différences, c’est leur regroupement pour les élections, y compris en incluant des petits partis et des partis régionaux, qui permet la victoire. Pour l’instant, en France, il ne semble pas y avoir de perspective proche d’un accord entre d’un côté le rassemblement national2 et DLF3, et de l’autre LR4 et l’UDI5. Cà n’exclut pas des victoires locales de la droite, mais çà les limite ; sans compter les cas où LR et l’UDI préfèrent soutenir la gauche plutôt que le RN.

Enfin, on peut constater que la coalition de droite a présenté un candidat de Frères d’Italie à la présidence. Pourtant, Frères d’Italie pèse peu au niveau national face à la Ligue ; et c’est pareil au niveau régional dans les Abruzzes, puisque sa liste a obtenu 6,48% des voix, alors que la Ligue montait à 27,53%. On peut donc constater que les partis les plus puissants, la Ligue aujourd’hui, Forza Italia il y a quelques années, laissent des postes de responsabilité à leurs alliés de droite, parfois au-delà de leur poids réel. Une attitude apparemment totalement étrangère au rassemblement national dans ses relations avec ses potentiels alliés comme DLF ou la ligue du sud.

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1- M5S : mouvement 5 étoiles.

2- RN : rassemblement national ; nouveau nom du front national.

3-DLF : Debout la France.

4- LR : Les républicains.

5- UDI : union des démocrates et indépendants.

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