Les sociaux-démocrates reprennent le pouvoir au Danemark

Les élections législatives étaient organisées le 5 juin 2019 au Danemark, afin de renouveler les 179 députés du parlement.

Le parti social-démocrate reste stable, en voix et en sièges, par rapport aux précédentes élections de 20151 ; il reste le premier parti du pays. D’autres partis de gauche progressent, permettant aux forces de gauche d’être majoritaires.

A droite, le parti libéral du premier ministre sortant, Lars Lokke Rasmussen, ainsi que parti populaire conservateur, progressent. L’alliance libérale, troisième parti de la coalition de droite sortante, baisse.

Le parti du peuple danois est en très forte baisse ; ce parti de droite nationale était arrivé en tête des partis de droite en 2015 ; il avait soutenu le gouvernement de droite sans y participer ; depuis 2015, Pia Kjaersgaard, élue du parti du peuple danois, assumait la présidence du parlement danois, étant devenu la première femme à occuper cette fonction.


2015 2015 2019 2019

voix sièges voix sièges
Parti libéral 19,49% 34 23,39% 43
Parti populaire conservateur 3,36% 6 6,61% 12
Alliance libérale 7,54% 13 2,33% 4
Parti du peuple danois 21,10% 37 8,73% 16

En 2015, 3 partis se détachaient nettement des autres :

  • les sociaux-démocrates (26,32%)
  • le parti du peuple danois (21,10%)
  • le parti libéral (19,49%)

Loin derrière, le quatrième parti était la liste de l’unité (gauche) avec 7,81% des voix.

En 2019, deux partis sont nettement en tête :

  • les sociaux-démocrates (25,95%)
  • le parti libéral (19,49%)

C’est le parti du peuple danois qui arrive désormais troisième, nettement derrière.

La dirigeante des sociaux-démocrates, Mette Frederiksen, devient premier ministre. Elle a formé un gouvernement minoritaire, composé uniquement de sociaux-démocrates, avec le soutien des autres partis de gauche.

Ce scrutin a donc été marqué par la chute très importante du parti du peuple danois. Importante défaite électorale, incontestablement. Mais peut-être aussi une victoire paradoxale des idées ; en effet, les sociaux-démocrates ont adopté des positions assez fermes sur l’immigration, même s’il faudra voir comment agiront maintenant concrètement les nouveaux ministres sociaux-démocrates. Et le nouveau premier ministre semble vouloir constituer des majorités différentes au parlement suivant les sujets : s’allier avec les autres partis de gauche sur l’économie et s’allier avec les partis de droite, y compris le parti du peuple danois, sur les sujets de sécurité et d’immigration.

Enfin, deux nouveaux petits partis, taxés d’extrème-droite par les médias, ont obtenu un score modeste : la nouvelle droite (2,36% des voix ; 4 députés) créée en 2015 ; la ligne dure (1,79% ; aucun député) créée en 2017 par Rasmus Paludan.

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1- Voir chronique du 21 décembre 2015 : « Elections scandinaves ».

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