La revanche du mouton noir

 

Le 28 février 2016 étaient organisés 4 référendums en Suisse.

« Pas de spéculation sur les denrées alimentaires »:  la proposition (votation n°598) avait été déposée par les jeunes socialistes. La mesure a été rejetée par 59,9% des voix.

Une modification de la loi fédérale du 26 septembre 2014 sur la réfection du tunnel du Gothard était soumise à référendum (votation n°599); elle a été approuvée à 57% des voix.

 « Pour le couple et la famille »: la proposition (votation n°596) avait été déposée par les chrétiens-démocrates. Elle a été rejetée par 50,8% des électeurs. La mesure a cependant obtenu la majorité dans une majorité de cantons: dans 15 cantons et 3 demi-cantons, cette proposition a été soutenue par les électeurs; dans 5 cantons et 3 demi-cantons, cette mesure a été rejetée, en particulier dans les deux cantons les plus peuplés du pays (Berne et Zürich). La proposition visait à mettre fin au fait que, dans certaines situations, les couples mariés paient plus d’impôts que les couples non-officiels, et à définir le mariage comme l’union d’un homme et d’une femme. La proposition visait à remplacer l’article 14 alinéa 2 de la constitution suisse par le texte suivant: « Le mariage est l’union durable et réglementée par la loi d’un homme et d’une femme. Au point de vue fiscal, le mariage constitue une communauté économique. Il ne peut pas être pénalisé par rapport à d’autres modes de vie, notamment en matière d’impôts et d’assurances sociales. »

« Pour le renvoi effectif des criminels étrangers »: la proposition (votation n°597) avait été déposée par l’UDC1. Elle a été très nettement rejetée par les électeurs, qui ont voté « non » à 58,9%.

Cette élection venait en complément de la votation n°552 (« pour le renvoi des étrangers criminels »), approuvée à 52,3% par les électeurs suisses le 28 novembre 2010. Cette votation avait été aussi organisée à l’initiative de l’UDC. L’UDC a déposé cette nouvelle proposition en 2016 car, après le vote positif de 2010, le parlement suisse avait édulcoré les mesures adoptées par le peuple.

Mais ce nouveau référendum n’a pas obtenu l’approbation des électeurs. Soit parce que les Suisses ont estimé que les mesures proposées étaient trop automatiques, ou trop systématiques. Soit parce que la propagande parfois mensongère contre cette proposition a réussi à intoxiquer les électeurs, par exemple en faisant croire qu’un étranger coupable de deux excès de vitesse serait automatiquement expulsé, de même qu’un enfant étranger qui vole une pomme dans le jardin du voisin, alors que ces faits ne figuraient pas dans le catalogue des délits concernés.

Pour les deux référendums sur le renvoi des criminels étrangers (2010 et 2016), l’UDC avait utilisé, pour la campagne en faveur du « oui », une affiche montrant un mouton blanc, positionné sur le drapeau suisse, éjectant d’un coup des deux pattes arrière un mouton noir.

Dans les prochains référendums suisses, il sera intéressant d’observer les résultats de celui du 5 juin 2016, mis au vote sur proposition de l’UDC, sur une révision de la politique d’asile.

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1- Voir chronique du 20 décembre 2015: « élections fédérales suisses »

 

 

 

 

 

Taharrush gamea

 

L’Europe a accueilli en 2015 un nombre d’immigrés considérable. Le pays qui a le plus collaboré à cette arrivée massive, voire l’a même provoquée, a été l’Allemagne. En 2015, ce pays a accueilli plus d’un million d’immigrés, musulmans pour la plupart. D’autres pays en ont beaucoup moins accueilli, mais dans une proportion importante quand même, si l’on met en rapport ces arrivées avec le nombre d’habitants de la population autochtone.

Ce flux de population a provoqué des problèmes de cohabitation et d’insécurité, que les autorités et les organes de presse ont généralement dissimulés, ou minimisés. Pour ne pas augmenter l’inquiétude des populations locales face à ce flot.

Cette omerta a volé en éclats en ce début d’année 2016, après la chasse à la blanche, sur la place de la gare de Cologne en Allemagne, la nuit de la Saint-Sylvestre. Il a quand même fallu quelques jours pour que la presse mentionne les faits, d’abord de manière minimisée, puis dans toute son ampleur, c’est-à-dire plus de 500 vols et agressions sexuelles, et plus de 1000 agresseurs étrangers impliqués.

Hommes politiques et journalistes ont dû réorienter leurs discours dans un sens un peu moins immigrationniste après la publicité faite aux événements de Cologne. Mais les vieux réflexes ont la vie dure; par exemple, la réaction de madame Henriette Reker, maire de Cologne, qui, plutôt que de réclamer un arrêt de la déferlante migratoire, a conseillé aux femmes de maintenir avec les hommes « une distance plus longue que le bras ».

Les agressions de Cologne n’ont pas été des événements isolés la nuit de la Saint-Sylvestre.

On a ainsi appris progressivement que d’autres agressions du même type avaient eu lieu ailleurs dans la nuit du Nouvel an. Dans les autres villes, le nombre d’agressions a été moindre. Mais le choc de l’ampleur de Cologne a projeté sous la lumière des tas d’autres agressions partout en Europe, qui, sans Cologne, seraient restés des événements isolés, et seraient restés cachées.

En Allemagne d’abord, des agressions ont été enregistrées la même nuit à Hambourg, Francfort et Bielefield. En Suisse, à Zürich. En Autriche, à Vienne, Innsbrück et Salzbourg.

Partout, les témoignages des victimes montraient, sans ambiguïté, que les agresseurs étaient étrangers, ou d’origine étrangère.

Les autorités allemandes ont été obligées de prendre en compte publiquement cette criminalité étrangère, et de fournir des éléments d’explication à leur population. Dans la conclusion de son rapport1 sur les événements de Cologne, le ministère de l’Intérieur du land de Rhénanie du Nord-Westphalie écrit: « Dans les pays arabes, un modus operandi est connu et désigné sous le terme de « taharrush gamea » (harcèlement sexuel à plusieurs dans un groupe humain) ».

Les agressions de Cologne ont été médiatisées. Mais ce n’étaient pas les premières en Europe depuis le début de la vague d’immigration massive. Antérieurement à Cologne, d’autres faits similaires avaient été camouflés en Europe. Après la révélation des agressions de Cologne, des langues se sont déliées en Europe.

Des agressions antérieures avaient été cachées en Suède en 2014. Lors du festival de rock « We are Stockholm » en août 2014, des agressions sexuelles par des étrangers ont été constatées. Idem pour la version du même festival en 2015. Dans les deux cas, comme les agresseurs étaient étrangers, les faits ont été cachés par la police. Des groupes d’étrangers encerclaient les filles pour les agresser sexuellement. La police suédoise reconnaît qu’elle a caché les faits, sans donner de motif particulier. Le fait que les agressions aient eu lieu en août 2014, et que les Suédois votaient le 14 septembre 2014 pour leurs élections législatives n’a sûrement aucun rapport….

Les événements de Cologne ont aussi eu des effets sur le traitement médiatique des affaires ultérieures. Les agressions et problèmes de cohabitation ont été plus exposés qu’avant.

A Bornheim (Rhénanie du Nord-Westphalie), la piscine a été interdite en janvier 2016 aux immigrés mâles après des plaintes d’Allemandes pour harcèlement verbal; cette mesure n’a été que temporaire, le temps, semble-t-il, que des séances d’information soit effectuées pour les immigrés logés dans un centre hébergement voisin sur la manière de se conduire dans une piscine. Les problèmes dans les piscines semblent courants en Allemagne. Le Süddeutsche Zeitung3 explique que dans plusieurs piscines, des problèmes de harcèlement ont été notés, et que les immigrés se rasent, ou se coupent les ongles à la piscine.

Au Danemark, en janvier 2016, certains restaurants et discothèques ont été interdits aux personnes ne parlant pas anglais, allemand ni danois; en vue évidemment de refouler les immigrés fraîchement arrivés. Métronews2 cite le propriétaire d’un club de la ville d’Haderslev, lui-même d’origine syrienne, qui a décidé lui aussi d’appliquer cette mesure, et qui explique: « Quand ils voient une fille, ils deviennent fous, ils essaient de la toucher ou de s’agripper à ses vêtements ».

Les condamnations suite aux agressions de Cologne risquent cependant d’être très « occidentales ». Pour s’en convaincre, il faut lire l’article4 de Caroline Parmentier dans Présent du 26 février 2016. D’après l’article, il n’y a eu pour l’instant qu’une seule condamnation d’un agresseur, un Marocain, pour un vol d’appareil photo à l’arraché, à 6 mois de prison avec sursis, « c’est-à-dire rien ». En revanche, le quotidien Présent reprend aussi des informations du Süddeutsche Zeitung, indiquant qu’une enquête a été ouverte contre des policiers fédéraux allemands pour violation du secret professionnel, pour avoir révélé au public que des agressions avaient eu lieu à Cologne, alors que les autorités cachaient ces événements.  Dans cette affaire, va-t-on avoir plus de policiers condamnés que de violeurs? Va-t-on avoir des condamnations plus lourdes pour les policiers que pour les agresseurs? Car le bon millier d’agresseurs étrangers va sans doute s’en tirer sans encombres….

Néanmoins, la chasse à la blanche de Cologne, dont l’ampleur n’a pas permis qu’elle reste occultée, a sans doute marqué un tournant majeur dans l’information des peuples européens sur les réalités de l’immigration en Europe, en fracassant la propagande immigrationniste habituelle des gouvernements et de la presse dominante.

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1-  « Rapport du ministère de l’Intérieur sur les agressions à la gare de Cologne dans la nuit de la Saint-Sylvestre » du 10 janvier 2016.

2- Thomas Guien: « Danemark: pour entrer en boîte, les réfugiés sont priés de savoir parler anglais ou allemand », dans Métronews du 20 janvier 2016.

3- Barbara Vorsammer: « Badepass für Flüchtlinge », dans Süddeutsche Zeitung du 16 janvier 2016.

4- Caroline Parmentier: « Cologne: qui a parlé? », dans Présent du 26 février 2016.

 

Le Monde et les républicains américains

 

Antonin Scalia, juge conservateur à la Cour suprême américaine, nommé à ce poste par le président républicain Ronald Reagan en 1986, est décédé le 13 février 2016. Il y a donc désormais 8 juges à la Cour suprême; le président américain doit nommer un remplaçant au juge décédé, et cette nomination doit être confirmée par le Sénat.

Les Etats-Unis sont dans une année électorale; les élections auront lieu en novembre.

Le président démocrate américain Barack Obama semble vouloir rapidement désigner un successeur au juge décédé, qu’il choisira très probablement de gauche, favorable à l’avortement et à l’interdiction des armes à feu.

Certains républicains estiment que le choix du successeur doit revenir au président qui sera élu en novembre, et appellent le Sénat, à majorité républicaine, à bloquer une éventuelle nomination par Obama. Ces républicains estiment qu’il existe une tradition, une règle non-écrite, selon laquelle, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, un président ne nomme pas de juge à la Cour suprême en dernière année de mandat.

La lecture des articles du Monde consacrés à ce débat montre le parti pris anti-républicains de ce journal.

Dans un article1 du Monde, le journaliste Gilles Paris cite deux candidats à la primaire républicaine, Ted Cruz et Marco Rubio, qui estiment que c’est le prochain président qui devra nommer le remplaçant du juge. « Les deux élus ont fait valoir une coutume qui interdirait une nomination en année électorale. Le choix du juge Kennedy avait pourtant été validé par le Sénat en 1988, quelques mois seulement avant l’élection à la Maison Blanche du vice-président George Bush ».

Le juge Anthony Kennedy a été nommé à la Cour suprême par Ronald Reagan le 11 novembre 1987, en remplacement du juge Lewis Powell, démissionnaire. Et c’est le 18 février 1988 qu’il a été confirmé par le Sénat. Ce n’est donc pas en 1988 qu’il a été nommé par le président Reagan, mais en 1987. Le journaliste Gilles Paris emploie les bons mots (« nomination », « validé »), tout en présentant la situation de manière erronée. Il faut d’ailleurs noter que cette nomination était la troisième tentative du président Reagan pour remplacer le juge Powell. Il avait d’abord nommé, le 1er juillet 1987, Robert Bork, qui avait été rejeté par le Sénat à majorité démocrate, comme trop conservateur, le 23 octobre 1987. Le 29 octobre 1987, le président Reagan nomma Douglas Ginsburg; lors du processus de confirmation, il est apparu que Ginsburg avait fumé du cannabis dans les années 60 et 70, lorsqu’il était étudiant et jeune professeur; de lui-même, Ginsburg se retira alors du processus de confirmation le 7 novembre 1987.

Dans un autre article2, le journaliste du Monde Martin Untersinger présente la position de certains républicains, qui estiment que la coutume des 80 dernières années interdirait au président Obama de désigner un juge à la Cour suprême en année électorale présidentielle. Il cite le président républicain de la commission judiciaire du Sénat, qui déclare que cette règle officieuse est « une pratique courante ces quatre-vingts dernières années ».

Juste après cette citation, le journaliste écrit: « En réalité, 14 juges de la Cour suprême ont été installés à leur poste lors d’une année électorale ».

Cette phrase est malhonnête pour deux raisons.

Première malhonnêteté: le journaliste ne prend pas la même période de temps que le sénateur républicain.

Relisons. Le sénateur républicain dit qu’aucun juge n’a été nommé à la Cour suprême en dernière année de mandat présidentiel ces 80 dernières années. Juste après, le journaliste écrit qu’en réalité, ce sont 14 juges qui ont été installés à la Cour suprême dans ces conditions. Il écrit donc que le sénateur républicain a tort de dire qu’aucun juge n’a été nommé à la Cour suprême en année présidentielle depuis 80 ans, parce qu’en réalité, 14 y ont été installés en année présidentielle; depuis donc 80 ans, ce n’est pas écrit formellement, mais c’est ce qu’en déduit logiquement et honnêtement le lecteur. Or, s’il y a bien eu une quinzaine de nomination en année présidentielle, ce n’est pas depuis 80 ans, mais depuis 1796! Depuis 80 ans, il n’y a pas eu 14 juges installés en période électorale, il y en a eu 2. Frank Murphy fut nommé à la Cour suprême le 4 janvier 1940 par le président démocrate Franklin Roosevelt, et confirmé par le Sénat le 16 janvier. Le juge Anthony Kennedy a été installé en 1988.

Seconde malhonnêteté: la confusion entre année de nomination et année d’installation. L’examen de la chronologie de la désignation du juge Kennedy a été présentée plus haut: le juge Kennedy a été installé en 1988, mais nommé en 1987.

Donc, si le journaliste avait voulu contester honnêtement les propos du sénateur républicain, il aurait dû dire qu’il est faux de dire qu’aucun juge à la Cour suprême n’a été nommé en période électorale présidentielle depuis 80 ans; et qu’en réalité, çà ne fait que 76 ans. Ce qui, bien sûr,aurait été nettement moins négatif pour le sénateur républicain, voire même serait passé pour un chipotage ridicule.

Pour terminer, je préciserai que le but de cet article n’est pas de soutenir la position républicaine, pas plus que la position démocrate. C’était juste de montrer comment le quotidien le Monde tordait la réalité pour la conformer, de manière « honnête », « neutre », « objective » et « professionnelle » bien sûr, à ses orientations idéologiques. D’ailleurs, je ne sais pas si le Monde connaissait la vérité, et l’a délibérément modifiée; ou si ses journalistes ne lisant que la presse de gauche américaine, se sont contentés de reproduire sa propagande. Peut-être un peu des deux d’ailleurs…. Çà dépend peut-être des journalistes…..

Pour terminer donc, je reprécise que je ne soutiens ni la position démocrate, ni la position républicaine. Je suis français, pas américain.  Je ne suis pas suffisamment immergé dans leur tradition politique pour avoir une position tranchée sur ce point de détail.

D’autant plus que je suis persuadé, à tort ou à raison, que certains protagonistes, tant démocrates que républicains, sont plus motivés dans cette affaire par des considérations de tactique partisane, que par des convictions de philosophie politique bien ancrées. Autrement dit, si le président était républicain au lieu d’être démocrate, certains républicains, qui expliquent maintenant que la tradition politique américaine interdit au président Obama de nommer un juge cette année, démontreraient que la constitution américaine exige que le président républicain désigne immédiatement un nouveau juge. Et que certains démocrates, qui expliquent maintenant que rien ne s’oppose à la désignation d’un nouveau juge, expliqueraient alors que la tradition démocratique depuis la seconde guerre mondiale interdit de désigner un nouveau juge cette année. Et le quotidien le Monde nous expliquerait probablement que le président républicain, en voulant bafouer une tradition démocratique bien ancrée, démontre une fois de plus son mépris de la démocratie, et ses penchants autoritaires.

1- Gilles Paris: « Bataille politique pour un siège à la Cour suprême », dans le Monde du 16 février 2016.

2- Martin Untersinger: « Etats-Unis: la bataille politique autour de la Cour suprême a commencé », dans le Monde (site Internet) du 14 février 2016.

 

Elections régionales françaises

 

Les 6 et 13 décembre 2015 étaient organisées les élections régionales françaises. Les précédentes avaient eu lieu en 2010; la gauche avait remporté un succès considérable, en gagnant 21 des 22 régions métropolitaines; seule l’Alsace restait dirigée par la droite. Celles de cette année se sont tenues après la réforme qui a regroupé certaines régions, qui sont désormais au nombre de 13 en métropole. Les conseillers sont élus dans un scrutin de liste, dans lequel 25% des sièges sont attribués à la liste arrivée en tête, et les 75% restants sont partagés entre toutes les listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés (y compris la liste arrivée en tête).

La participation au premier tour était nettement supérieure à celle des régionales de 2010 (49,91% contre 46,33%). Au second tour, elle progresse de manière spectaculaire à 58,41% (contre 51,21% en 2010).

Les résultats montrent une forte poussée du front national, qui obtient au premier tour 27,73% des voix (11,42% en 2010).

Le tableau ci-dessous montre le score obtenu par les trois premiers partis ou coalitions au premier tour de 2015. Non seulement le FN arrive en tête, mais il faut de plus noter que les deux scores suivants ne sont pas obtenus par un seul parti, mais par une coalition, ce qui rend le score du FN encore plus remarquable.

 FN  27,73%
 UMP-UDI-MODEM  26,65%
 PS-PRG  23,12%

Le tableau suivant détaille le score obtenu par le FN dans chaque région aux deux tours, le nombre de listes présentes au second tour, le nombre total de sièges par région, puis le nombre d’élus FN. En PACA et en Nord-Pas de Calais Picardie, le PS a retiré sa liste au second tour, et appelé à voter pour la liste UMP-UDI.

REGION 1er tour 2nd tour nombre

de listes

restant au

second tour

sièges élus FN
 Alsace Lorraine Champagne-Ardennes  36,07%  36,08%  3  169  46
 Aquitaine Poitou Charente Limousin  23,23%  21,67%  3  183  29
 Auvergne Rhône-Alpes  25,52%  22,55%  3  204  34
 Bourgogne Franche-Comté  31,48%  32,44%  3  100  24
 Bretagne  18,17%  18,87%  3  83  12
 Centre  30,48%  30,00%  3  77  17
 Corse  10,58%  9,09%  4  51  4
 Ile-de-France  18,41%  14,02%  3  209  22
 Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon  31,83%  33,87%  3  158  40
 Nord-Pas de Calais Picardie  40,64%  42,23%  2  170  54
 Normandie  27,71%  27,50%  3  102  21
 PACA  40,55%  45,22%  2  123  42
 Pays de la Loire  21,35%  19,74%  3  93  13
 Guadeloupe  1,40%  X  2  41  0
 Guyane  X  X  2  51  0
 Martinique  X  X  2  51  0
 Réunion  2,39%  X  2  45  0

Les résultats du second tour donnent 5 régions métropolitaines à la gauche, et 7  à l’UMP et à l’UDI; le FN ne gagne aucune région; la Corse sera désormais dirigée par les autonomistes.

Sur un total national de 1722 sièges, l’UMP arrive en tête avec 478 conseillers régionaux; le FN en deuxième position avec 358 élus; le PS suit avec 339 sièges; puis vient l’UDI avec 190 élus. Sans conquérir aucune région, le FN réussit à gagner plus de sièges que le PS; il faut de plus comparer ces 358 élus FN sur 1722 sièges, avec son résultat de 2010 (118 élus FN sur un total de 1880 sièges).

Même si elle conserve 5 régions métropolitaines, la gauche n’est pourtant majoritaire que dans une seule: la Bretagne, où le ministre socialiste de la Défense, Jean-Yves Le Drian, remporte 51,41% des voix au second tour. Il avait obtenu 50,27% au second tour de 2010, mais il subissait alors la concurrence de la liste écologiste qui recueillait au second tour 17,37%. Malgré ce succès incontestable, la gauche baisse quand même de 16 points en Bretagne au second tour.

Dans les 4 autres régions,  la gauche gagne au second tour sans être majoritaire. Comme d’habitude, c’est la désunion des droites qui permet à la gauche de l’emporter. En particulier, 2 régions, le Centre et la Bourgogne Franche-Comté, seront présidées par la gauche, alors que les droites, divisées, obtiennent près des deux tiers des voix.

REGION Gauche unie UMP-UDI FN
 Aquitaine Poitou Charente Limousin  44,27%  34,06%  21,67%
 Midi-Pyrénées Languedoc-Roussillon  44,81%  21,32%  33,87%
 Bourgogne Franche-Comté  34,67%  32,89%  32,44%
 Centre  35,42%  34,58%  30,00%

 

La droite divisée gagne de justesse en  Ile-de-France, et d’extrême justesse en Normandie, alors qu’elle est nettement majoritaire en Ile-de-France, et qu’elle représente près des deux tiers des voix en  Normandie.

REGION Gauche unie UMP-UDI FN
 Ile-de-France  42,18%  43,80%  14,02%
 Normandie  36,08%  36,42%  27,50%

En 2010, la gauche avait gagné avec une majorité absolue l’Aquitaine, l’Auvergne, les Basse et Haute Normandie, la Bourgogne, la Bretagne, le Centre, l’Ile de France, le Languedoc-Roussillon, le Limousin, la Lorraine, le Midi-Pyrénées, le Nord-Pas de Calais, les Pays de la Loire, le Poitou-Charente et Rhône-Alpes; elle gagnait la Champagne-Ardennes, la Franche Comté, la Picardie et la PACA sans majorité absolue, grâce à la division des droites.

A l’issue du second tour de 2015, la gauche a la présidence de la Guyane et de la Guadeloupe, les régionalistes celle de la Martinique, et la droite celle de la Réunion.

Un point de détail pour finir. L’UDMF (Union des Démocrates Musulmans Français) présentait une liste en Ile-de-France, dirigée par Nizarr Boucharda,  qui ne remporte que 0,4% des voix, avec une pointe de 1,30% dans le département de Seine Saint Denis.

Le parti n’a pas mis en place de bulletins de vote dans tous les bureaux, et quand il en a mis, il semble les avoir mis en nombre limité, pour des raisons financières.

Le tableau ci-dessous montre certains des meilleurs scores obtenus par cette liste dans les communes (et en quelle place elle finit dans la commune par rapport aux 13 listes candidates en Ile-de-France). Compte tenu des éléments donnés plus haut, ces résultats sont loin d’être négligeables.

COMMUNE DEP  UDMF PLACE
 Mantes-la-Jolie  78  5,90% 4/13
 Villetaneuse  93  4,71% 6/13
 Chanteloup-les-Vignes  78  4,58% 6/13
 la Courneuve  93  4,44% 6/13
 les Mureaux  78  4,38% 6/13
 Trappes  78  4,20% 6/13
 Villeneuve-la-Garenne  92  3,72% 7/13
 Stains  93  3,70% 7/13

 

 

 

Les raisons de la colère

 

Les lendemains des attentats de novembre ont été bien différents de ceux de janvier.

D’abord parce qu’ils n’ont pas permis la même double manipulation.

D’abord la manipulation Charlie. La condamnation des attentats devait comporter une adhésion à l’idéologie et aux us et coutumes de certaines des victimes, le journal ordurier d’extrème-gauche Charlie-Hebdo en l’occurence; la condamnation du terrorisme a été très habilement mêlée à une propagande insensée en faveur de Charlie-Hebdo.  Les attentats du 13 novembre n’ont pas pu donner lieu à une manoeuvre de propagande similaire.

La manipulation contraire consistait à dire: « ils l’ont bien mérité ». C’est-à-dire que si les dessinateurs de Charlie-Hebdo ont été tués, c’est parce qu’ils avaient dessiné Mahomet, pas toujours de manière sympathique, et que c’était donc de leur faute. Quoi qu’on pense de leurs dessins, ce raisonnement consistait à légitimer ces assassinats. Le même raisonnement pouvait être exposé, de manière encore plus ignoble, pour les autres victimes: intrinsèquement, les clients tués du supermarché juif l’avait aussi un peu mérité, parce qu’ils étaient juifs. Le 13 novembre, en tuant des gens au hasard aux terrasses des cafés et des restaurants, les terroristes voulaient terroriser plus de monde; mais, ce faisant, ils ont ôté toute légitimité à ce qui expliquent qu' »ils l’ont bien cherché ».

Cette double manipulation étant impossible à renouveler, l’unité nationale a été moins factice qu’en janvier.

Bien sûr, il y a eu les habituels refrains. Pas d’amalgame, pas d’amalgame, pas d’amalgame, pas d’amalgame! Pas d’amalgame entre les terroristes et les musulmans. C’est un raisonnement assez imbécile quand même que de prétendre que les terroristes ne sont pas musulmans, sous prétexte que tous les musulmans ne sont pas des terroristes; c’est débile. On a aussi essayé de nous répéter que « les premières victimes des attentats sont les musulmans »; parce que les pauvres musulmans vont être soupçonnés par tout le monde maintenant, et que ce n’est pas très gentil, et que à cause de çà, ils vont être très malheureux; mais cette rengaine s’est rapidement estompée, tant c’était indécent en comparaison des vraies victimes de ces attentats.

Il y a aussi eu la tentation pacifiste. On a pu voir temporairement sur certaines chaînes des gros plans complaisants sur certains slogans écrits sur des papiers sur les lieux des attentats. Notamment « vos guerres, nos morts », slogan de bobo pacifiste qui croit que parce que lui ne veut pas faire la guerre, les islamistes vont gentiment ne pas la lui faire.  D’ailleurs, ce n’était pas « vos guerres, nos morts », qui est horriblement passéiste; c’était « vos guerres, nos mort-e-s », parce que c’est la nouvelle manière de gribouiller des gens à la mode.

Le pacifisme s’est aussi exprimé dans un symbole créé après ces attentats. Il reprenait le symbole des lâches, les « peace and love », les « plutôt rouges que morts » qui préféraient se rendre aux Soviétiques sans combattre plutôt que défendre leur pays face à une invasion; le cercle, coupé par une barre verticale, avec un trait partant en oblique, à partir du centre, en bas à droite, et un autre symétriquement à gauche. Un nouveau symbole s’en inspirant, un cercle, avec la Tour Eiffel à l’intérieur a été créé. Mais ce nouveau symbole des « peaceurs » et des « peaceuses » n’a pas été massivement utilisé. Mais il l’a quand même parfois été. Ainsi, la chaîne de télévision I-Télé a fait la peaceuse pendant une journée, en affichant en permanence ce symbole de lâcheté en bas à droite de l’écran.

Comme d’habitude, beaucoup d’hommes politiques, de journalistes, de commentateurs ont eu beaucoup de difficultés à employer le mot « France ». De la même manière qu’en janvier, ils ne disaient pas que c’était la France qui était attaquée, mais la liberté d’expression. Cette fois-ci, c’était la jeunesse, la république, notre mode de vie.

Mais il semble que pour une grande partie de la population, ce qui était attaqué, c’était la France. Et plutôt qu’une attitude de lâcheté de peaceur et de peaceuse, c’était une attitude courageuse de défense qui était privilégiée. Un baromètre de ce patriotisme a été le déferlement de bleu-blanc-rouge sur Internet. Le réseau social américain « Facebook » a installé un dispositif permettant de mettre automatiquement, pour ceux qui le souhaitaient, un drapeau français en surimpression sur les photos des membres. Nonobstant quelques rares grincheux qui croient stupidement que le drapeau français est un symbole fasciste, un grand nombre de Français s’est naturellement virtuellement colorié en tricolore. On peut aussi se féliciter que la devise millénaire de Paris, « fluctuat nec mergitur », ait été brandie comme signe de ralliement et de volonté de défense; mieux vaut une vieille devise latine ancrée dans notre Histoire, qu’un logo ou un slogan de communication.

Les hommes politiques étaient dépassés par une vague tricolore. Plus que le patriotisme, c’est un sentiment de colère diffuse qui traversait le pays.

Le président français, François Hollande, décida de prononcer un grand discours, et, pour lui conférer un caractère plus solennel, il le prononça devant l’Assemblée nationale et le Sénat réunis en Congrès à Versailles. Certaines des mesures qu’il annonça sont plutôt positives, comme par exemple le renforcement ou l’arrêt de la baisse des effectifs de l’armée, de la police et des douanes. Mais, plus que la clairvoyance, c’est plutôt une panique politicienne qui semblait inspirer le président français, qui recyclait allègrement les propositions hier moquées ou fustigées de ses opposants. Avec quelques bouffonneries significatives; le président affirme que les peines vont désormais être « significativement alourdies »; à quoi çà sert? Avant d’alourdir les peines, ne devrait-il pas faire en sorte qu’elles soient exécutées? En France aujourd’hui, des gens sont condamnés à de la prison à de multiples reprises, et ne mettent pas les pieds en prison. Grâce à la nouvelle fermeté du président Hollande, les criminels condamnés à 5 ans de prison qui n’effectuaient pas un seul jour en prison, seront désormais condamnés à 10 ans de prison et n’effectueront pas un seul jour en prison. On peut s’en amuser, mais çà commence vraiment à ne plus être très amusant. Je ne commenterai pas ici la mascarade qu’a constituée sa proposition de modifier la constitution pour lutter contre le terrorisme. Et il réussit à terminer son discours sur le terrorisme qui touchait la France, sans prononcer les mots « musulman », ni « islam ».

Bref, rien de nature à réellement contenir ni les inquiétudes, ni la colère.

Parce que la question lancinante est: pourquoi certaines mesures n’ont-elles pas été prises après les attentats de janvier?

Le ministre de l’Intérieur annonce des expulsions d’imams extrémistes; très bien. Mais pourquoi cela n’a-t-il pas été fait plus tôt?

L’état d’urgence a permis des centaines de perquisitions les nuits, de saisie d’armes; très bien. Mais pourquoi cela n’a-t-il pas été fait plus tôt?

Enfin, il est stupéfiant de constater à quel point le gouvernement pense que les Français n’ont pas de mémoire. Certes, l’actualité chasse l’actualité, mais on n’oublie quand même pas tout….

Deux des terroristes seraient entrés en Europe dans le flot d’immigrés qui arrivent massivement en Europe par la Grèce. Quasiment tout le personnel politique et médiatique ne nous affirmait-il pas depuis des mois que cette éventualité n’était qu’un fantasme sans fondement du front national?

Le ministre de l’Intérieur nous explique que les frontières extérieures de l’Europe sont des passoires, et qu’il faut maintenant les contrôler très strictement. Très bien. Mais nous n’avons pas oublié que c’est précisément ce qu’a fait la Hongrie, dont la frontière était franchie de manière massive et anarchique, et qui a construit une clôture, pour obliger tout le monde à la franchir sur les points de contrôle officiels. Quasiment tout le personnel politique et médiatique n’a-t-il pas dénoncé ces horribles Hongrois qui voulaient contrôler leurs frontières? Et aujourd’hui ils veulent faire pareil, mais en oubliant de dire que la Hongrie avait raison.

Une des premières mesure après les attentats a été de rétablir les contrôles aux frontières. Plus récemment, le ministre de l’Intérieur s’est félicité des résultats de ces contrôles. Pourtant, quasiment tout le personnel politique et médiatique ne nous répète-t-il pas depuis des décennies que c’est impossible? Ne nous a-t-il pas répété que, si c’était fait, ce ne serait d’aucune efficacité? Que de telles mesures n’étaient proposés que par des « populistes » démagogues qui n’avaient aucune mesure sérieuse ni réaliste à proposer? Voilà que l’impossible et l’inefficace s’est révélé possible et efficace en quelques jours….

Mais après? Que se passera-t-il après? Que se passera-t-il quand l’émotion sera retombée? On fait comme avant? On réouvre les frontières? On attend le prochain attentat?

 

 

 

Obertone à la télé

 

Le 2 mars 2013, Laurent Obertone était invité sur la télévision d’Etat France 2, dans l’émission « on n’est pas couché ». Je l’avais vu dans cette émission, avant donc d’avoir lu son livre. Le souvenir qui m’en est resté, était qu’il avait subi un acharnement médiatique contre lui, ce qui m’avait donné envie de lire le livre.

J’ai décidé de revoir la séquence, maintenant que j’ai lu le livre. Et, effectivement, ce fut un grand moment de la télévision d’Etat française.

Les premiers mots du chroniqueur Aymeric Caron furent un argument majeur contre le livre d’Obertone. «Il faut expliquer déjà que c’est le livre de chevet de Marine Le Pen en ce moment, qui se balade partout avec votre livre». Effectivement, çà, c’est l’argument imparable: si Marine Le Pen lit votre livre, c’est qu’il est certainement mauvais! Ce fut d’ailleurs en fait le principal argument pendant toute l’émission. En fin d’interview, l’animateur en chef Laurent Ruquier dit aussi: «On reconnaît un peu le discours de Marine Le Pen, là!»; c’est apparemment un argument censé suffire…….

Aymeric Caron ne s’arrêta néanmoins pas là et poursuivit l’auteur de sa hargne: «Honnêtement, moi je trouve que ce livre est absolument odieux; c’est un manifeste raciste, bourré de haine; et j’ai pesé mes mots». Il tenta ensuite de disqualifier les chiffres donnés dans le livre, en disant qu’il ne sont pas fiables, mais ne donna évidemment pas ceux qu’il considérait comme exacts sur la proportion de personnes issues de l’immigration dans les criminels et les délinquants.

Vint ensuite le tour des autres invités de l’émission, qui furent conviés à donner leur point de vue, et qui, dans un bel unanimisme, crachèrent courageusement sur Laurent Obertone.

Le premier fut un comédien que je ne connais pas, Gérard Loussine, qui vomit du Caron mal digéré, en relançant l’argument magique imparable: «Moi, je n’ai pas très envie de le lire; mais je me demande: vous n’avez pas l’impression que çà sert un peu le front national tout çà?»

Suivit Marina Hands, une actrice que je ne connais pas, qui, sans avoir lu le livre, avait quand même un avis définitif: « Je trouve que vous manquez d’objectivité ».

Une autre actrice que je ne connais pas, Lou de Laage, bredouilla ensuite: «J’ai juste envie de dire qu’il y a quand même une petite haine dans toute cette histoire-là».

Et pour fermer le ban, le «comique» Mustapha El Atrassi, qui utilisa très péniblement le comique de répétition, en demandant deux fois dans l’entretien: «Est-ce que vous pensez que la société a besoin de vous?». On se demande bien ce qui autorise ce « comique » à poser une telle question; on se demande s’il se l’est déjà posé à lui-même; et il me semble qu’il ne l’a posée à personne d’autre. Il est dommage qu’il n’ait pas eu à réfléchir à la question en dissertant par exemple au baccalauréat sur le sujet suivant: «un journaliste d’opposition est-il utile à la société?». Cà aurait pu lui donner des idées sur l’utilité de Laurent Obertone.

En tous cas, encore une fois sur la télévision d’Etat, un débat qui n’a servi à rien, car Laurent Obertone n’a pas eu en face de lui d’opposant honnête, compétent et crédible, capable de lui apporter une contradiction argumentée; seulement de la haine, des insultes, et du prêt-à-penser. Dommage.

 

 

Jean Raspail: le camp des saints

 

Celà fait plus d’un quart de siècle que j’avais lu « le camp des saints » de Jean Raspail. Je l’ai relu cet été, précédé de la préface de l’édition de 2011, intitulée « Big other ».

Un livre encore plus noir et pessimiste que le souvenir qui en était resté dans ma mémoire. Le scénario est simple. Un matin, « ils » débarquent. Pacifiquement. Et l’Occident ne fait rien et disparaît. Les 300 pages du livres décrivent le trajet de la flotte, et la réaction occidentale, à la recherche de l’explication.

Le narrateur ne trouvera pas « une » explication factuelle précise. Mais tous les éléments possibles d’explication convergent vers l’évidence: l’Occident se hait lui-même, se croit coupable et redevable envers tous les autres, et n’ose pas tuer pour se défendre.

Ce qui est remarquable, c’est que le livre de fiction politique est toujours très « parlant » pour le lecteur de 2015. Des noms actuels viennent spontanément pour tous ces ministres couchés devant les médias dominants. Des noms actuels viennent à la pelle pour les animateurs et journalistes du roman; on imagine sans problème des noms d’aujourd’hui pour ces donneurs de leçon, intimant d’accueillir généreusement les étrangers, et qui finiront égorgés dans un fossé alors qu’ils tentaient de partir en Suisse avec leur argent à l’arrivée des sympathiques étrangers.

Quelles réflexions particulières peut nous suggérer une lecture du livre 40 ans après sa publication?

D’abord un clin d’oeil aux dons prémonitoires de Jean Raspail en matière de papauté, qui apparaissent pour le lecteur de 2015. Ecrit sous le règne du pape Paul VI, le roman décrit les errances du pape Benoît XVI, qui vient du Brésil. Ce qui peut évidemment faire sourire le lecteur de 2015, dont les deux derniers papes sont Benoît XVI, et François Ier qui vient d’Argentine. Jean Raspail précise dans l’édition de 2011, qu’il n’a pas changé une virgule du roman de 1973, et que Benoît XVI n’est qu’un pape de fiction, qui ne saurait être confondu avec le pape réel Benoît XVI. Je ne sais pas si Jean Raspail a effectué un quelconque commentaire sur son pape brésilien de fiction, qui ne saurait être confondu avec le pape argentin réel, mais il m’intéresserait beaucoup; car j’avoue avoir pensé à notre pape actuel François Ier à Lampedusa, nous demandant d’accueillir tout le monde, en lisant les actions du pape fictif.

Ensuite, une réflexion sur l’augmentation de la menace de l’islam. Les envahisseurs du roman viennent du Gange, et ne sont pas musulmans. Aujourd’hui, tout lecteur du roman ne voit pas réellement des Indiens, mais pense tout naturellement à des musulmans. Jean Raspail reconnaît d’ailleurs, dans sa préface de 2011, qu’il avait manqué de clairvoyance en 1973, en n’anticipant pas la puissance de l’islam.

Ensuite, la perception de la menace. Le lecteur de 2015 a certes la crainte d’une venue massive d’étrangers arrivant de l’extérieur. Mais il craint peut-être plus encore la menace des égorgeurs déjà installés en France. Certes, le roman n’oublie pas cette menace de l’intérieur; ce sont d’ailleurs les immigrés déjà installés qui commettent les crimes les plus sanguinolents. Mais ces ennemis de l’intérieur n’agissent dans le roman qu’en conséquence de l’arrivée massive nouvelle. Jean Raspail relativise néanmoins cette remarque dans sa préface à l’édition de 2011, puisqu’il y explique que son roman est une allégorie, et que ce qu’il décrit dans le roman comme une arrivée massive en une journée, s’effectue dans la réalité dans le long terme.

Ensuite, la réalité de la menace. Depuis 1973, l’immigration s’est poursuivie; et l’on compte en France davantage d’étrangers et de « Français de papier », grâce au droit du sol et aux naturalisations massives. Et l’islam continue de s’étendre dans notre pays.

Enfin, l’attitude des Français. Jean Raspail avait-il raison quant à l’attitude des Français en écrivant le livre? Partiellement sûrement, mais il a sans doute forcé la caricature. On pouvait par exemple espérer, et on peut toujours espérer aujourd’hui une réaction plus virile de l’armée que celle décrite dans le roman. Quant à la réaction populaire, elle a sûrement évolué grandement. Certes, nous sommes toujours gavés par la presse dominante de la propagande immigrationniste et repentante. Mais les Français sont sans doute davantage conscients de la menace, et sans doute plus désireux de lutter contre qu’en 1973. Le front national était à 0,74% en 1974; il est maintenant entre 25 et 30%. Quoi qu’on pense de ce parti, on peut considérer que l’augmentation de son électorat est un indicateur du rejet de la politique immigrationniste et de la hausse de l’affirmation nationale des Français.

En conclusion, un livre à lire ou relire absolument, en réfléchissant justement aux évolutions de ces 40 dernières années.

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public: pour adultes

 

Election présidentielle polonaise

 

Les 10 et 24 mai 2015, avaient lieu les deux tours de l’élection présidentielle polonaise.

Au second tour, André Duda, le candidat du PiS, a été élu avec 51,55% des voix, devançant Bronislaw Komorowski, le président polonais sortant, soutenu par le PO.

Les résultats de cette élection sont remarquables.

Au premier tour, le candidat de la droite conservatrice, le PiS (Droit et Justice), arrive en tête (34,7%). Le candidat de la droite libérale, le PO (Plateforme civique) le talonne avec 33,7%. Pawel Kukiz, un chanteur de rock indépendant, pouvant être catalogué comme populiste de droite, arrive en troisième position, avec un score de 20,8%. Un autre candidat de droite arrive en quatrième position avec 3,2%.

Et la gauche dans tout çà? La candidate de l’alliance de la gauche démocratique arrive en cinquième position, avec 2,3% des voix. Déjà lors de la précédente élection présidentielle, en 2010, l’alliance de la gauche démocratique n’avait pas obtenu un très bon score (13,7%). Mais en 2015, c’est une quasi-disparition.

Après la seconde guerre mondiale, la Pologne a eu le malheur d’être asservie par un régime communiste. Après la chute du régime communiste, Lech Walesa, le dirigeant du syndicat chrétien libre Solidarité, est élu président du pays en 1990 avec près de 75% des voix. En 1995, petit retour de balancier: Lech Walesa est battu au second tour par Alexandre Kwasniewski, un ex-communiste qui remporte l’élection avec 51,7% des voix, et qui est réélu en 2000 avec 53,9% des voix dès le premier tour. En 2005, le balancier repart très fortement vers la droite; la gauche devient inexistante, et le débat politique polonais se déroule entre la droite conservatrice, le PiS et la droite libérale, le PO. Lech Kaczynski, candidat du PiS remporte l’élection au second tour, avec 54% des voix, contre le candidat du PO, Donald Tusk. Au premier tour, 3 candidats de droite arrivent en tête, Donald Tusk (36,3%), Lech Kaczynski (33,1%) et le candidat du parti « Autodéfense », André Lepper (15,1%); le candidat du parti social-démocrate de Pologne arrive en quatrième position avec 10,3%. En 2010, c’est le candidat du PO, Bronislaw Komorowski, qui l’emporte au second tour avec 53% des voix contre le candidat du PiS, Jaroslaw Kaczynski. Au premier tour, Bronislaw Komorowski avait obtenu 41,5% des voix, et Jaroslaw Kaczynski 36,5%. L’élection de 2015 prolonge donc la séquence politique débutée en 2005.

La situation polonaise présente des similitudes avec la situation hongroise. La Hongrie a aussi subi l’oppression communiste pendant la même période. Après la fin de la période communiste, des élections législatives libres ont été organisées; le président de la république hongroise étant élu par l’assemblée nationale, il n’y a pas de vote populaire direct pour la présidence. De 1990 à 1994, deux premiers ministres du MDF se succèdent; le MDF (forum démocratique hongrois) est un parti de droite libérale. En 1994, le MDP perd les élections législatives au profit du MSzP (parti socialiste hongrois), dont est issu le premier ministre de 1994 à 1998. En 1998, c’est le Fidesz (alliance des jeunes démocrates) qui s’impose; le Fidesz est un mouvement de jeunesse anticommuniste créé en 1988, dans la fin de la période de la dictature communiste, qui s’est transformé en parti de droite conservatrice. Il forme une coalition avec le MDF, et le président du Fidesz, Victor Orban devient premier ministre de 1998 à 2002. De 2002 à 2010, les socialistes reviennent au pouvoir.

En 2010, Victor Orban, à la tête d’un Fidesz droitisé, revient au pouvoir. Il obtient 52,7% des voix au premier tour et, à l’issue du second tour, il emporte 263 sièges (sur 386) à l’assemblée nationale, soit plus des 2/3 des sièges, ce qui lui donne la capacité de modifier la constitution. Le parti socialiste arrive en seconde position avec 19,3% des voix. En troisième position, le Jobbik, présenté par la presse internationale comme d’ »extrême-droite », recueille 16.7% des voix.

En 2014, les élections législatives sont organisées pour élire l’assemblée nationale dont le nombre de sièges a été baissé à 199. Le score du Fidesz est en baisse par rapport à 2010, puisqu’il recueille 44,5% des voix. Le parti socialiste progresse pour atteindre 26% des voix, ainsi que le Jobbik qui atteint 20,5%. Le Fidesz emporte 133 sièges, et conserve ainsi de justesse la majorité des 2/3 au parlement. Deux sièges ont depuis été perdus par le Fidesz lors d’élections partielles, le privant désormais de la majorité des 2/3. Mais Victor Orban détient toujours une confortable majorité.

 

 

Elections britanniques

 

Le 7 mai 2015 avaient lieu les élections législatives britanniques.

La Chambre des Communes est composée de 650 députés, élus au suffrage uninominal majoritaire à un tour. Pas de second tour, donc, le candidat arrivé en tête dans chaque circonscription est élu. La majorité à la Chambre est donc de 326 sièges.

Le premier ministre sortant, David Cameron, était à la tête d’une majorité composée des conservateurs (306 sièges) et des libéraux-démocrates (57 sièges) depuis 2010.

Les sondages, les commentateurs et les experts avaient décidé que le résultat des élections serait serré, et que les travaillistes arriveraient au gouvernement en formant une coalition avec des petits partis.

Ce fut le contraire qui arriva. David Cameron reste premier ministre, car son parti obtient désormais seul la majorité à la Chambre, en passant de 306 à 331 sièges. Le parti travailliste n’a pas profité de l’usure du pouvoir de son adversaire conservateur; il passe de 256 à 232 sièges. Victoire sans appel pour les conservateurs.

Pourtant, le score obtenu par les conservateurs et les travaillistes est resté stable. Les conservateurs, qui avaient obtenu 36,1% des voix en 2010, recueillent 36,9%. Les travaillistes, qui avaient obtenu 29% en 2010, obtiennent 30,4%.

L’analyse circonscription par circonscription ne montre pas de transfert de sièges des travaillistes au profit des conservateurs. Les conservateurs gagnent 8 circonscriptions auparavant détenues par les travaillistes; les travaillistes gagnent 9 circonscriptions auparavant détenues par les conservateurs.

Les libéraux-démocrates s’effondrent. En 2010, ils obtenaient 23% et 57 sièges. En 2015, ils tombent à 7,9% et 8 sièges. Les travaillistes prennent 12 sièges aux libéraux-démocrates; les conservateurs prennent 27 sièges à leur ancien allié.

Le SNP (parti national écossais) effectue une percée remarquable, en emportant 56 des 59 sièges de députés en Ecosse, alors qu’il en avait emporté 6 aux élections de 2010. Ce parti nationaliste de gauche gagne 10 circonscriptions auparavant détenues par les libéraux-démocrates, et 36 auparavant détenues par les travaillistes. Il obtient 50% des voix en Ecosse, contre 19,9% en 2010; son précédent record aux élections législatives britanniques datait d’octobre 1974, où il récoltait 30,4% des voix en Ecosse, et gagnait 11 des 71 sièges écossais.

La victoire des conservateurs n’est donc pas le résultat d’une forte poussée en voix, mais la conséquence de l’effondrement des libéraux-démocrates, dont ils bénéficient. Les travaillistes ont profité dans une moindre mesure de l’effondrement libéral-démocrate, mais ont été fortement handicapés par la poussée nationaliste écossaise qui s’est largement réalisée à leur détriment.

Le UKIP (United Kingdom Independence Party) n’obtient qu’un seul député. Ce mouvement eurosceptique n’en avait obtenu aucun en 2010. Il avait néanmoins 2 députés sortants. En 2014, 2 députés conservateurs avaient rejoint le UKIP; ils avaient démissionné de leur mandat de député, s’étaient présenté à l’élection partielle et avait regagné leur siège sous l’étiquette de leur nouveau parti. Le UKIP était arrivé en tête aux élections européennes de 2014, en obtenant 27,5% des voix. Il n’obtient que 12,6% aux élections législatives de 2015, sans doute victime du mode de scrutin et du « vote utile » en faveur du premier ministre conservateur sortant.

Le UKIP semble néanmoins solidement ancré dans sa trajectoire ascendante. Aux élections européennes, il est passé de 16,6% aux européennes de 2009 à 27,5% en 2014. Aux élections législatives britanniques, il est passé de 3,1% en 2010 à 12,6% en 2015. Avec seulement 1 siège, il est le dixième parti au parlement britannique, derrière les conservateurs (331 sièges), les travaillistes (232 sièges), le SNP (56 sièges), les libéraux-démocrates (8 sièges), les protestants irlandais du DUP (8 sièges), les républicains irlandais du Sinn Féin (4 sièges), les nationalistes gallois du Plaid Cymru (3 sièges), les sociaux-démocrates du SDLP (3 sièges) et les protestants irlandais de l’UUP (2 sièges). Alors qu’en voix (12,6%), il est le troisième parti, derrière les conservateurs et les travaillistes, mais devant les libéraux-démocrates (7,9%) et le SNP (4,7% à l’échelle nationale).

L’influence du UKIP a été très importante, car c’est probablement son ascension qui a conduit David Cameron à promettre un référendum sur l’Europe avant 2017 s’il était réélu.

C’est pourquoi ces élections britanniques produiront des effets très importants pour les autres pays européens dans les deux prochaines années. Tout d’abord, le référendum sur la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne: la campagne électorale en vue du référendum aura des conséquences sur les peuples des autres pays européens; une victoire éventuelle des partisans de la sortie, encore plus. Ensuite, la très forte poussée du SNP pourrait conduire à vouloir un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Ecosse; attitude qui serait probablement renforcée en cas de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, le SNP étant plutôt favorable au maintien de l’Ecosse dans l’UE.

2015-2018: sans doute 3 années essentielles pour la Grande-Bretagne et l’UE.

 

Election sénatoriale en Louisiane

 

On connaît désormais la composition définitive du Sénat américain. Lors du second tour de l’élection en Louisiane, le 6 décembre, la sénatrice démocrate sortante, Mary Landrieu, a été battue par Bill Cassidy, le candidat républicain, qui a obtenu 57% des voix. Les républicains ont donc désormais 54 sièges de sénateurs. Soit un gain définitif total de 9 sièges.

 

 

L’élection des gouverneurs américains

 

39 sièges de gouverneurs étaient en jeu ce 4 novembre 2014: 36 gouverneurs d’Etats et 3 gouverneurs de territoires associés. Je ne parlerai ici que des gouverneurs d’Etats.

A l’issue des élections, 31 gouverneurs d’Etats sont républicains, 18 sont démocrates et le gouverneur de l’Alaska est indépendant. Les démocrates ont eu une perte nette de 3 Etats, et les républicains un gain net de 2 Etats.

En Pennsylvanie, le gouverneur républicain sortant est battu par le candidat démocrate.

Les républicains prennent 4 Etats aux démocrates (Arkansas, Illinois, Maryland et Massachusetts).

Le gouverneur républicain sortant de l’Alaska est battu par un candidat indépendant (un candidat dissident républicain s’étant allié avec les démocrates).

Ces élections sont importantes dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016, où les grands électeurs sont élus par Etats; à l’exception du Maine et du Nebraska (à ce jour), le candidat qui arrivera en tête dans un Etat remportera tous les grands électeurs de l’Etat. Même si elle est à relativiser, ces élections des gouverneurs donnent une première indication. Globalement, les républicains se consolident dans le sud et le centre du pays, tandis que les démocrates conservent leurs bastions des Etats de la côte Est et de la côte Ouest.

Les démocrates ont notamment conservé la Californie (59% des voix) et l’Etat de New York (54%).

Les républicains ont notamment conservé l’Alabama (64% des voix), l’Iowa (59%), le Nebraska (58%), le Nevada (71%), le Nouveau Mexique (57%), l’Ohio (64%), l’Oklahoma (56%), la Caroline du Sud (56%), le Dakota du Sud (70%), le Tennessee (70%), le Texas (59%) et le Wyoming (62%).

Il faut rappeler que la Californie est l’Etat qui élit le plus grand nombre de grands électeurs (55 sur 538).

Le gouverneur républicain de Floride est réélu avec 48% des voix, contre 47% à son concurrent démocrate. Rappelons qu’à l’élection présidentielle de 2012, le candidat démocrate Barack Obama avait gagné les 29 grands électeurs de la Floride en obtenant 50,01% des voix dans cet Etat, contre 49,13% à son concurrent  républicain Mitt Romney. Vu le faible écart, nul doute que la Floride est déjà au cœur des préoccupations des deux camps pour la présidentielle de 2016.

 

 

 

La Chambre des représentants 2014

 

La Chambre des représentants des Etats-Unis était entièrement renouvelée le 4 novembre. Le mandat des représentants est de 2 ans. La chambre des représentants comprend 435 sièges depuis 1912.

La Chambre sortante était à majorité républicaine (234 républicains contre 201 démocrates). Les républicains conservent le contrôle de la chambre et augmentent leur majorité. 5 sièges ne sont pas encore officiellement attribués. 430 circonscriptions ont actuellement des résultats définitifs: les élus sont répartis à 244 pour les républicains et 186 pour les démocrates; soit pour l’instant un gain de 10 sièges pour les républicains.

Les années Obama ont été l’occasion de succès historiques pour les républicains à la Chambre. On ne saisit pas au premier abord le caractère historique de ces résultats pour les républicains; après tout, ils obtiennent 244 sièges, donc à peine plus que les 234 obtenus en 2012, ou que les 242 obtenus en 2010.

Il faut comprendre que la Chambre, depuis les années 1930, a souvent été à majorité démocrate. Les républicains y sont majoritaires depuis 2010, et y ont été majoritaires de 1994 à 2006, soit 12 ans. Pendant les 62 années entre 1932 et 1994, les démocrates y ont été majoritaires pendant 58 ans, en particulier sans discontinuité pendant 40 ans entre 1954 et 1994, y compris pendant les mandats du grand président républicain Ronald Reagan (1980-1988).

Les démocrates y ont été majoritaires, et avec quelle majorité! Par exemple, les démocrates avaient 257 sièges en 2008, 267 en 1990, 292 en 1974 et 1976; sans oublier en 1936 les 334 démocrates (contre 88 républicains et 13 d’autres partis).

Pour les républicains, les 244 sièges actuels sont un record historique; il faut remonter à 1946 pour trouver mieux (246 sièges). C’est donc un résultat historique. Rappelons que 5 sièges ne sont pas encore attribués; si les républicains en emportaient 3, ils auraient alors 247 sièges, et il faudrait remonter à 1928 pour trouver mieux (270 sièges).

 

 

Les républicains ont conquis le Sénat

 

Les élections américaines avaient lieu le 4 novembre. Difficile à croire pour un pays moderne, mais une semaine après, il n’y a toujours pas de résultat définitif.

Ce n’est apparemment que depuis hier, le 12 novembre, qu’on sait qui a gagné le poste de sénateur dans l’Alaska. Même si l’on n’a pas encore les pourcentages de voix partout, on a au moins un résultat définitif de l’élection pour le Sénat en nombre de sièges.

Le sénat comprend 100 sièges, c’est-à-dire 2 pour chacun des 50 Etats américains. Avant l’élection de ce mardi, il était composé de 45 sénateurs républicains, 53 démocrates et 2 « indépendants » (mais qui sont en fait du côté démocrate).

Les sénateurs ont un mandat de 6 ans, et le sénat est renouvelé par tiers, tous les 2 ans. 36 mandats de sénateurs sont renouvelés cette année: 33 élus seront du groupe 2 (2014-2020); 3 correspondent à des élections partielles du groupe 3 (2010-2016).

Les trois élections partielles avaient lieu à Hawaï, dans l’Oklahoma et en Caroline du Sud; les deux sièges de sénateurs étaient donc renouvelés dans les Etats de l’Oklahoma et de Caroline du Sud. A Hawaï, après la mort du sénateur démocrate en décembre 2012, le gouverneur démocrate de l’Etat désigna son lieutenant-gouverneur (démocrate lui aussi) comme sénateur intérimaire jusqu’aux élections de 2014. Dans l’Oklahoma, le sénateur républicain a annoncé son intention de démissionner à la fin de la 113ème législature le 3 janvier 2015, et son siège a donc été remis en jeu le 4 novembre. En Caroline du Sud, le sénateur républicain Jim DeMint démissionna en janvier 2013 et Madame le gouverneur républicain Nikki Haley désigna un « représentant » (député) républicain comme sénateur intérimaire jusqu’aux élections de 2014.

Sur les 36 sièges à renouveler cette année, 21 étaient détenus par les démocrates et 15 par les républicains.

35 sièges (sur 36) ont été attribués. Les démocrates ont obtenus 12 sièges et les républicains 23 sièges. Soit pour l’instant un gain global de 8 sièges pour les républicains. Les républicains n’ont pas perdu un seul siège, en ont conquis 8, et les démocrates en ont perdu 8. Les républicains ont conquis un siège de sénateur dans les Etats suivants: Alaska, Arkansas, Colorado, Iowa, Montana, Caroline du Nord, Dakota du Sud et Virginie occidentale.

Après ce gain de 8 sièges, le Sénat est donc maintenant constitué de 53 républicains et 46 démocrates (dont 2 « indépendants »).

Le siège manquant est le poste de sénateur de Louisiane. La loi électorale en vigueur dans cet Etat impose d’obtenir plus de 50% pour être élu. Aucun candidat n’ayant franchi ce seuil, un second tour sera organisé le 6 décembre. Il est probable, en tout cas mathématiquement, que les républicains gagneront un 9ème siège à cette date. En effet, la sénatrice démocrate sortante arrive en tête, mais n’obtient que 42% des voix; son concurrent républicain la suit avec 41%; 2 autres candidats républicains obtiennent 14% et 1%.

Notons l’élection particulièrement remarquée de 2 militaires républicains au Sénat. Galanterie oblige, nous commencerons par une sénatrice, le lieutenant-colonel Joni Ernst qui conquiert le siège de l’Iowa, précédemment démocrate, avec un score de 52%. Le capitaine Tom Cotton bat quant à lui le sénateur démocrate sortant de l’Arkansas; en 2012, il avait conquis le siège de « représentant » du 4ème district de l’Arkansas avec 59,5% des voix (alors que 2 ans plus tôt, le candidat démocrate avait été élu avec 57,5%); cette année, il a écrasé le sénateur démocrate sortant en obtenant 57% des voix.

Les républicains ont donc conquis le Sénat. Rappelons que la dernière fois qu’un Sénat républicain avait été élu, c’était en 2004; les républicains avaient perdu la majorité au Sénat en 2006.

 

 

 

Le Mur en chansons

 

Le mur de Berlin a inspiré quelques chansons.

Parmi les chanteurs du Mur, le plus important est évidemment Jean-Pax Méfret.

Certes, il faut d’abord citer « le soir du 9 novembre » (1999):

« C’était le soir du 9 novembre

Un peuple entier se libérait

Près de 40 ans à attendre

Pour passer de l’autre côté. »

Mais cette chanson n’est pas la meilleure de Jean-Pax Méfret sur le mur de Berlin. En revanche, deux autres de ses chansons sont les plus importantes de la discographie française sur le Mur: « Véronika » et « Professeur Muller ».

Véronika:

« Elle avait des cheveux blond fou, Véronika

Des yeux bleus tristes et un air doux, Véronika

A Berlin-Est, elle balayait les allées.

Elle a voulu s’évader.

Aujourd’hui, il ne reste rien de Véronika.

Un peu de terre, une petite croix de bois.

La rose rouge et l’œillet sont fânés

Près de ce mur droit,

Ce mur froid. »

Professeur Muller (1982):

« Derrière lui, le rideau de pierre,

Les miradors, les Vopos armés.

Les tilleuls ne forment plus la frontière;

Il y a un mur à Berlin, professeur Muller »

« Dans sa chambre, il oublie ses misères,

Sur son violon au bois usé.

Le vieil homme s’évade par la prière.

La nuit s’achève loin des barbelés »

Daniel Balavoine avait aussi interprété des chansons sur le mur de Berlin. Il avait sorti en 1977 un album: « les aventures de Simon et Guenther ». Les chansons racontent l’histoire de deux frères vivant à Berlin, de chaque côté du Mur; celui habitant Berlin-Est est tué lorsqu’il essaie de passer à l’Ouest. Chansons intéressantes, mais qui ne sont pas au niveau de celles de Jean-Pax Méfret, tant pour les paroles que pour la musique.

Mon pauvre Guenther (1977):

« C’est vrai, d’autres ont voulu s’envoler.

Je sais qu’ils ont été fusillés.

Mais j’aimerais mieux mourir libre,

Que mourir de vivre en prison. »

Lady Marlène (1977):

« A Berlin, tu sais, rien n’a changé.

C’est trop difficile de s’évader.

Les hommes en vert ont tiré. »

Pour terminer notre liste de chansons françaises, on citera enfin celle de Jean-Jacques Debout (accessoirement le mari de Chantal Goya) « Berlin » (1968):

« Qu’ils sont hauts les murs de Berlin,

Pour tous les enfants de Berlin.

Qu’ils sont hauts les murs qui s’élèvent,

Pour les enfants qui s’aiment. »

Dans la musique anglophone, on peut citer la chanson de David Bowie « heroes » (1977):

« I can remember

Standing by the wall

And the guards

Shout above our heads

And we kissed

As though nothing could fall

And the shame was on the other side

Oh we can beat them

For ever and ever

Then we can be heroes

Just for one day »

La même année, David Bowie sort une version française de sa chanson; on peut saluer l’effort de chanter en français, mais, artistiquement, la version anglaise est nettement préférable.

« Je me rappelle

Debout près du Mur,

Les gardes tirant

Au-delà de nous

Et je t’embrassais

Comme si rien ne tombait.

Et la honte était de l’autre côté.

Oh! Nous les vaincrons,

Nous les vaincrons à jamais

On pourra être héros

Pour juste une journée. »

David Bowie: "Heroes" en version française

 

Pour conclure, Pierre Bachelet avait en 1985 chanté « le no man’s land » (musique: Pierre Bachelet; paroles: Jean-Pierre Lang); cette superbe chanson ne parlait pas de Berlin, mais du rideau de fer en général.

« J’ai tenté de passer, cinquante mètres à faire.

J’ai entendu tirer, je suis tombé par terre.

J’ai la vie qui s’enfuit au milieu de ma chemise.

Mais que c’est beau la vie, même s’il y a des surprises.

Je regarde les nuages, j’aimerais être comme eux.

On ne tire pas au passage les flocons du ciel bleu.

Etendu sur le dos, je regarde une dernière fois.

Mais que le monde est beau, est beau autour de moi.

Et le soleil se levait

Sur le no man’s land. »