Il y a 10 ans, le 25 juin 2015, Hervé Cornara a été décapité, et sa tête accrochée au grillage de l’usine à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), tête encadrée de banderoles portant la profession de foi musulmane.
Ce n’est évidemment pas la seule victime des attentats musulmans de ces dernières années. Pourquoi alors en parler spécifiquement en cette date anniversaire ? Parce qu’on a peu parlé de ce meurtre et qu’on n’en parle toujours quasiment pas.
Probablement parce que la victime était un chef d’entreprise. Quand c’est un professeur qui est assassiné, on peut s’enivrer de grandes envolées lyriques du style : « c’est la République qu’on assassine, bla bla bla…. ». Mais en France, un patron, c’est par définition un salaud.
Ensuite, cet assassinat est difficile à édulcorer. Par exemple, quand quelqu’un se fait égorger, on ne dit pas qu’il a été égorgé. La presse dit qu’il a reçu des coups de couteau à la gorge. Mais, dans le cas de Saint-Quentin-Fallavier, l’assassin a coupé la tête de sa victime pour l’accrocher au grillage. Difficile de maquiller la réalité ou de trouver des mots politiquement corrects pour atténuer la barbarie.