L’assassinat de François Duprat

Il y a 40 ans, le 18 mars 1978, François Duprat, numéro 2 du front national, meurt victime d’un attentat, dans l’explosion de sa voiture piégée.

Les auteurs de l’attentat n’ont pas été identifiés.

Comme d’ailleurs n’ont toujours pas été identifiés les auteurs de l’attentat du 2 novembre 1976, qui détruisit plusieurs appartements de l’immeuble parisien dans lequel résidait Jean-Marie Le Pen, le président du front national.

L’assassinat d’Aldo Moro

Il y a 40 ans, Aldo Moro était assassiné.

Aldo Moro, a été deux fois premier ministre de l’Italie (1963-1968 et 1974-1976). Depuis 1976, il était président du conseil national de la Démocratie chrétienne.

Aldo Moro est enlevé le 16 mars 1978 à Rome par les Brigades rouges, qui assassinent ses 5 gardes du corps.

Le 9 mai 1978, son corps est retrouvé dans une voiture Renault de type 4L, criblé de 11 balles.

J’étais enfant à l’époque. La télévision a diffusé des images de la découverte du corps ; peut-être des photos, probablement un reportage filmé. Je me souviens encore de cette image, du coffre de la 4L ouvert, dans lequel gisait le corps d’Aldo Moro.

Deux nouveaux morts au Mali

Le ministère des Armées a annoncé la mort de deux militaires français au Mali, entre Gao et Ménaka, le 21 février 2018, leur VBL1 ayant été touché par l’explosion d’un engin explosif improvisé ; le conducteur, le brigadier-chef Thimoté Dernoncourt, et le chef de bord du véhicule, le sergent-chef Emilien Mougin, meurent dans l’explosion.

Les deux hommes étaient affectés au 1er régiment de spahis de Valence, et étaient déployés au Sahel dans le cadre de l’opération Barkhane depuis le début de l’année.

Né à Gap en 1968, militaire depuis 2004, le sergent-chef Mougin était moniteur de sport. Né en Colombie en 1985, le brigadier-chef Dernoncourt s’était engagé en 2003.

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1- VBL : Véhicule Blindé Léger.

Sauli Niinisto réélu dès le premier tour

Le président finlandais sortant Sauli Niinisto a été réélu dès le premier tour, le 28 janvier 2018, avec 62,65% des voix.

Sauli Niinisto était auparavant membre du Kok1, parti conservateur finlandais.

Il avait été candidat à l’élection présidentielle de 2006 ; il avait obtenu 24,06% des voix au premier tour ; recueillant 48,21% des suffrages, il avait été battu au second tour par la présidente sociale-démocrate sortante Tarja Halonen.

En 2012, il obtenait 36,96% des voix au premier tour, et était élu au second tour avec 62,59% face à un candidat écologiste. Sa victoire marquait le retour de la droite à la présidence finlandaise ; le précédent président issu du Kok était Juho Paasikivi (1946-1956).

En 2018, Sauli Niinisto se présentait en candidat indépendant soutenu par le Kok. Son score extrêmement élevé du premier tour a écrasé tous ses concurrents. Parmi ceux-ci, Laura Huhtasaari, candidate des Vrais Finlandais (parti de droite nationale), arrive en troisième position de l’élection, avec 6,93% des voix ; en 2012, Timo Soini, candidat des Vrais Finlandais, avait obtenu 9,4% des voix.

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1- Kok : parti de la coalition nationale.

Andrej Babis en tête

Les élections législatives tchèques étaient organisées les 20 et 21 octobre 2017, pour renouveler les 200 sièges de la chambre des députés, quelques mois avant l’élection présidentielle1.

Trois partis sont en fort recul par rapport aux précédentes élections de 2013 :

– les communistes : le KSCM passe de 14,91% à 7,76%, et de 33 à 15 députés ;

– les sociaux-démocrates : le CSSD s’effondre de 20,46% à 7,27% et passe de 50 à 15 députés ;

– les centristes de TOP09 qui passent de 12% à 5,31%, et de 26 à 7 députés.

Quatre partis sont en progression :

– l’ANO d’Andrej Babis qui progresse de 18,66% à 29,64% des voix, et de 47 à 78 députés ;

– les conservateurs de l’ODS (parti de l’ancien président Vaclav Klaus) qui montent de 7,73% à 11,32%, et de 16 à 25 députés ;

– le SPD2, qui se présentait pour la première fois, obtient 10,64% des voix et 22 députés ; le SPD a été créé en 2015 par une scission de l’USVIT3 ; présidé par Tomio Okamura, le SPD est membre du MENL4 aux côtés notamment du front national français et du FPO autrichien, actuellement dans la coalition au pouvoir en Autriche ; l’USVIT, qui avait obtenu 6,88% des voix et 14 députés en 2013, a disparu électoralement (0,1% des voix en 2017).

– le parti pirate qui passe de 2,66% à 10,79% et entre à la chambre avec 22 députés.

L’ANO arrive donc très largement en tête avec 29,64% ; et trois partis sont loin derrière, dans un mouchoir de poche : l’ODS à 11,32%, le parti pirate à 10,79% et le SPD à 10,64%.

Andrej Babis, classé « populiste de droite » par les médias, semble avoir un appui partiel du président Zeman. Arrivé largement en tête, et chargé de former le gouvernement, il n’est pas encore parvenu à trouver un accord avec d’autres partis pour former une coalition de gouvernement.

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1- Voir chronique du 11 février 2018 : « « Milos Zeman réélu ».

2- Ne pas confondre le SPD tchèque (droite nationale) avec le SPD allemand (sociaux-démocrates).

3- USVIT : Aube -Coalition nationale

4- MENL : voir chronique du 6 novembre 2016 : « Les droites nationales dans les partis politiques européens ».

Milos Zeman réélu

Le premier tour de l’élection présidentielle en Tchéquie était organisé les 12 et 13 janvier 2018. Milos Zeman, président sortant, arrive en tête avec 38,56% des voix ; Jiri Drahos, soutenu par les chrétiens-démocrates, arrive second avec 26,60% des voix. Au second tour, organisé les 26 et 27 janvier 2018, Milos Zeman l’emporte avec 51,37% des voix.

Milos Zeman est le troisième président de la république tchèque, depuis la séparation de la Tchécoslovaquie entre la république tchèque et la Slovaquie en 1992. Il est le premier à avoir été élu au suffrage universel ; ses deux prédécesseurs, Vaclav Havel (1993-2003) et Vaclav Klaus (2003-2013), avaient été élus par la chambre des députés et le sénat.

Après le président de droite eurosceptique Vaclav Klaus, le social-démocrate Zeman arrivait au pouvoir en 2013.

Milos Zeman est donc un président de gauche ; initialement opposé à Vaclav Klaus sur la politique européenne, il a évolué en devenant lui aussi critique envers l’Union européenne ; il s’est opposé à l’entrée d’immigrés musulmans dans son pays. On peut dans une certaine mesure rapprocher Milos Zeman et le premier ministre slovaque Robert Fico1.

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1- Voir chronique du 6 mai 2016 : « Elections législatives slovaques ».

La tactique du salami

L’anniversaire du coup de Prague est l’occasion de rappeler la bonne vieille « tactique du salami » des communistes. A la fin des années 1940, en Europe orientale, plutôt que d’affronter en bloc leurs opposants, ils préférèrent s’allier avec une partie d’entre eux, et éliminer les structures non-communistes l’une après l’autre, comme on découpe les tranches d’un salami. En accusant les non-communistes les uns après les autres de trahison ou de fascisme, on les élimine un à un.

Ce procédé fut expliqué par le communiste Matyas Rakosi, qui prit ainsi le contrôle de la Hongrie entre 1945 et 1949.

Le coup de Prague

Cette année est le 70ème anniversaire du « coup de Prague ».

Après la seconde guerre mondiale, la Tchécoslovaquie est dirigée par un gouvernement d’union nationale comprenant les communistes. Les autres partis sont de plus en plus inquiets de la puissance du parti communiste, qui détient notamment le ministère de l’Intérieur ; la police devient de plus en plus répressive envers les opposants. En février 1948, le limogeage de 8 commissaires de police et leur remplacement par des communistes sont refusés par la majorité du gouvernement. Mais le ministre de l’Intérieur refuse la réintégration des policiers non-communistes et le parti communiste fait pression dans la rue. Pour faire pression sur le président et l’obliger à organiser de nouvelles élections, une partie des ministres non-communistes démissionne.

Mais l’effet escompté ne se produit pas.

Au contraire, les ministres démissionnaires sont remplacés par des sociaux-démocrates proches des communistes.

Tous les partis sont regroupés de force dans un front national dominé par les communistes. Les opposants trop peu dociles sont arrêtés. Le ministre non-communiste des Affaires étrangères Jan Masaryck est « suicidé » le 10 mars 1948.

La Tchécoslovaquie devient une « démocratie populaire » sous la domination du parti communiste, qui continuera d’éliminer les opposants. Par exemple, à la suite d’un procès, Milada Horakova, député qui avait démissionné à la suite du coup de Prague, est pendue en juin 1950.

Humour potache

Lors de la manifestation de gauche ou d’extrême-gauche dans les rues d’Alès (Gard) du 21 septembre 2017, un manifestant a été arrêté alors qu’il était vêtu d’un T-shirt portant l’inscription : « Un bon flic est un flic mort ». Le Midi libre1 indique que le porteur de T-shirt, ayant déjà fait l’objet de cinq condamnations antérieures, est passé devant le tribunal en décembre dernier, et a été relaxé en raison d’une mauvaise qualification du délit poursuivi. A propos de son T-shirt, le quotidien régional indique que le manifestant a dit au tribunal : « Avec le recul, je trouve que c’était un slogan potache et je ne le porterais pas. Moi, je ne souhaite la mort de personne ». Une phrase que le journaliste cite sans commentaire particulier.

Certains penseront que c’est tout-à-fait normal ; le journaliste relate les faits.

Certes.

Certes, mais imaginons.

Un manifestant est arrêté avec un T-shirt portant l’inscription : « Un bon journaliste est un journaliste mort ». Et le manifestant expliquant au tribunal : « Avec le recul, je trouve que c’était un slogan potache ».

Pensez-vous que, dans cette hypothèse, le journaliste ne dirait rien de spécial. Il est au contraire très probable que nous ayons au moins un paragraphe pour dénoncer un véritable appel au meurtre, pour protester contre un slogan fasciste, pour expliquer que cette phrase n’a rien de « potache », mais est au contraire une attaque scandaleuse contre les journalistes, profession sacrée dépositaire de la liberté d’expression. Et très probablement aussi, cette protestation ne se limiterait pas à un quotidien régional ; la presse nationale sensibiliserait ses lecteurs à ce T-shirt qui menace la démocratie.

Un journaliste mort, ce serait une atteinte à la démocratie ; un policier mort, c’est potache….

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1- Charles Leduc : « Alès : le porteur du T-shirt « Un bon flic est un flic mort » est relaxé », le Midi libre, 10 décembre 2017 (site Internet).

Ivan Gobry

Ayant pris du retard dans la lecture de certains journaux l’été dernier, ce n’est qu’en ce début d’année que j’ai appris, en lisant enfin un ancien numéro du quotidien Présent, le décès d’Ivan Gobry l’an dernier.

Professeur de philosophie, Ivan Gobry est connu pour avoir écrit de nombreux livres d’Histoire, notamment une trentaine de biographies de rois de France. « C’est au domaine de l’Histoire qu’il consacra la plupart de ses forces, écrivant livre sur livre et publiant beaucoup (parfois même un peu trop, mais à tout péché miséricorde). A destination des générations futures, afin qu’elles n’ignorent pas le trésor dont elles sont héritières, il travailla à faire connaître le patrimoine national et monarchique de la France, les richesses spirituelles de la chrétienté », écrit Présent1 ; qui indique aussi qu’Ivan Gobry fit partie des membres fondateurs de l’association « Laissez-les vivre » et appartint à l’association « Una Voce ».

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1- Jacques Breil : « Un passeur, Ivan Gobry (1927-2017) », Présent, 8 août 2017.

Toujours bénéficiaires du droit d’asile ?

A l’issue d’un procès1, où les avocats des quatre Bosniaques ont apparemment créé un incident parce qu’ils étaient choqués que, pendant la plaidoirie de l’avocat de la famille de la victime, des photographies du défunt soient projetées sur les écrans du tribunal, deux des accusés ont été condamnés à 14 ans de prison, un à 10 ans et le dernier à 8 ans.

Après la conclusion judiciaire provisoire de cette affaire, il faut bien noter que la presse a évité de poser certaines questions, et de nous en fournir les réponses. Je ne parle que de la presse régionale, les journalistes nationaux s’étant montrés d’une discrétion, voire même d’un mutisme exemplaires.

A l’époque de la mort de Jérémy Mortreux, le préfet des Alpes-de-Haute-Provence, Patricia Willaert, avait indiqué2 que c’était en vertu du statut de réfugié que les suspects bosniaques, “connus pour des faits de délinquance n’ont pas été reconduits ou expulsés dans leur pays d’origine”, et que la préfecture « avait déjà signalé leur situation et sollicité l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) pour qu’il réexamine leur statut », et que « l’OFPRA, organisme indépendant, n’avait pu, en application du droit, que confirmer le statut de réfugié de ces personnes, ce qui ne permettait donc pas légalement de les renvoyer dans leur pays d’origine ».

Questions.

Quels sont ces « faits de délinquance » antérieurs ?

D’après Haute-Provence-Info3, les quatre Bosniaques sont arrivés en France en 2004. La guerre de Bosnie s’étant officiellement terminée le 14 décembre 1995 par les accords de Dayton signés à Paris, pourquoi ont-ils obtenu le statut de réfugié en 2004 ou ultérieurement à 2004 ? Pourquoi avaient-ils toujours le statut de réfugiés en 2014, près de 20 ans après la fin de la guerre ?

Et enfin, ont-ils toujours le statut de réfugié ?

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1- Voir chronique du 6 janvier 2018 : « Non-intentionnel ».

2- Propos cités dans : « Mort de Jérémy Mortreux : les suspects bosniaques ont le statut de réfugiés », le Dauphiné, 21 juin 2014, article non-signé (site Internet).

3- Bernard Aigrot : « De 8 à 14 ans de réclusion pour les meurtriers de Jérémy »,Haute-Provence-Info, 16 décembre 2017.

Non-intentionnel

Il y a certains jours où l’on prend parfois très nettement conscience de certaines de nos incapacités.

En ce qui me concerne, en décembre dernier, j’ai une fois de plus pris conscience de mon inaptitude à exercer des fonctions judiciaires.

J’ai en effet lu ceux qui ont tué Jérémy Mortreux étaient poursuivis pour « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner ».

Rappel des faits.

Le 16 juin 2014, à Digne (Alpes-de-Haute-Provence), Jérémy Mortreux, pensant reconnaître les voleurs de son téléphone portable qu’il s’était fait dérober la veille, retrouve les frères Osmanovic, quatre immigrés bosniaques ayant le statut de réfugié.

Jérémy Mortreux, 30 ans, meurt sur une petite place de la ville de Digne.

Il meurt de quatre coups de couteau, qualifiés par la justice de « violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner ».

C’est là que transparaît mon inaptitude judiciaire ; je suis incapable de comprendre ; quand on est à quatre contre un, et qu’on donne quatre coups de couteau, c’est dans quelle intention ?

Quelle coalition pour le Chili ?

Le 19 novembre 2017, en même temps que le premier tour de l’élection présidentielle, étaient organisées les élections législatives chiliennes, selon un mode de scrutin proportionnel par circonscriptions. Le mode de scrutin avait été modifié par rapport à la précédente élection de 2013 ; la chambre des députés est désormais composée de 155 membres.

La coalition « Chile Vamos » du président Pinera arrive largement en tête, mais sans obtenir la majorité absolue des sièges. « Chile Vamos » obtient 72 sièges : 36 pour « Rénovation nationale », 30 pour l’UDI (Union démocrate indépendante) et 6 pour « Evolution politique ».

Les résultats des autres coalitions sont les suivants.

« Nouvelle majorité», comprenant notamment le parti socialiste et le parti communiste, obtient 43 sièges.

Le Frente Amplio (extrême-gauche) obtient 20 sièges.

La Convergence démocratique, comprenant notamment le parti démocrate-chrétien, qui s’est associé à la gauche après la fin du régime du général Pinochet, obtient 14 sièges

Un président de droite au Chili

L’élection présidentielle chilienne s’est déroulée les 19 novembre et 17 décembre 2017. Au second tour, le candidat de droite, Sebastian Pinera remporte l’élection, avec 54,57% des voix contre le candidat de gauche Alejandro Guillier.

Le président du Chili ne peut pas être élu pour deux mandats consécutifs ; le président sortant ne peut donc pas être candidat à sa propre succession.

Après la fin du mandat de Ricardo Lagos en 2006, la présidence chilienne a été assumée comme suit :

– 2006-2010 : Michelle Bachelet (parti socialiste)

– 2010-2014 : Sebastian Pinera (droite)

– 2014-2018 : Michelle Bachelet

– 2018-  : Sebastian Pinera